Au moins trois morts dans les manifestations postélectorales au Zimbabwe
Des émeutes ont éclaté mercredi dans la capitale du Zimbabwe, alors que les partisans de l’opposition affrontaient la police et l’armée après des retards dans l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, la première depuis la chute de Robert Mugabe. Au moins trois personnes ont perdu la vie dans les violences, a annoncé la télévision publique en soirée.
Les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants avec des balles réelles, des canons à eau et du gaz lacrymogène, tandis que des manifestants ont brûlé des voitures et lancé des pierres.
Une porte-parole de la police citée par la télévision publique ZBC a déclaré que les forces policières avaient appelé l’armée en renfort dans la capitale parce qu’elles étaient incapables de faire face à la situation.
Une fumée noire s’est élevée près des bureaux de la Commission électorale du Zimbabwe, où des manifestants ont incendié des pneus et au moins deux véhicules. La commission a reporté l’annonce des résultats de la course présidentielle de lundi, qui opposait le président sortant Emmerson Mnangagwa au chef de l’opposition Nelson Chamisa.
La commission a déclaré qu’elle publierait les résultats finaux de la présidentielle «à un certain moment» jeudi, tout en précisant qu’elle était déjà en possession de la quasi-totalité des résultats. Des représentants des 23 candidats doivent d’abord les vérifier, a précisé la commission.
Le parti au pouvoir, la ZANU-PF, a remporté la majorité des sièges au Parlement, a indiqué la commission électorale.
Des observateurs internationaux, dont l’ex-présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, ont souligné que le retard dans l’annonce des résultats risquait de nuire à la confiance des électeurs envers le processus électoral.
La mission d’observation de l’Union européenne a exprimé de «sérieuses inquiétudes» quant au déroulement du processus, estimant que le scrutin ne s’était pas déroulé de façon équitable. La mission a souligné «l’utilisation abusive des ressources publiques, les cas de coercition et d’intimidation, les comportements partisans des chefs traditionnels et les préjugés manifestes des médias publics».
Les observateurs européens ont toutefois souligné que la campagne électorale et le vote s’étaient déroulés de façon pacifique dans l’ensemble, contrairement aux violences qui avaient émaillé les précédentes élections dans le pays.
C’était la première fois que des observateurs internationaux étaient invités à suivre le déroulement des élections au Zimbabwe. ■