Zimbabwe: les deux camps revendiquent la victoire
Le parti au pouvoir au Zimbabwe et le principal groupe d’opposition ont tous deux revendiqué la victoire à l’élection présidentielle, jeudi, alors que le bilan des violentes manifestations de la veille dans la capitale a été porté à six morts.
La police et l’armée ont tiré à balles réelles mercredi pour disperser une manifestation de partisans de l’opposition à Harare. En plus des six personnes tuées, 14 autres ont été blessées et 18 ont été arrêtées dans les bureaux du principal parti de l’opposition, a indiqué la police.
La Commission électorale du Zimbabwe a indiqué qu’elle devait commencer à annoncer les résultats de la présidentielle jeudi soir, bien que la loi permette un délai de cinq jours à compter du vote de lundi pour fournir le décompte final.
Les observateurs électoraux internationaux ont exhorté la commission à révéler les résultats présidentiels dès que possible, soulignant que les retards alimentaient les spéculations concernant un truquage des votes.
Par ailleurs, un porte-parole a indiqué que le principal candidat de l’opposition à la présidence, Nelson Chamisa, faisait l’objet d’une enquête policière pour incitation à la violence.
M. Chamisa, l’opposant politique Tendai Biti et plusieurs autres personnes sont soupçonnés de «possession d’armes dangereuses» et de «violence publique», selon une copie d’un mandat de perquisition obtenue par l’Associated Press. Le mandat autorise la police à rechercher et à confisquer toute preuve dans le cadre de son enquête.
L’authenticité du mandat de perquisition a été confirmée par Kumbirai Mafunda, un porte-parole des avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme.
Le président sortant Emmerson Mnangagwa et le parti au pouvoir, la ZANU-PF, ont accusé l’opposition d’incitation à la violence.
L’opposition, les militants des droits de la personne et les observateurs internationaux ont quant à eux condamné la force «excessive» utilisée pour écraser les manifestations et ont appelé toutes les parties à faire preuve de retenue. ■ possible