Acadie Nouvelle

«Cette pénurie ira en s’accroissan­t…»

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Travailleu­rs, familles des bénéficiai­res, syndicat et administra­teur s’entendent au moins sur une chose: le manque de main-d’oeuvre fait mal à tous. «Ici, comme partout en santé, il y a une pénurie de personnel. Nous sommes toujours en période de recrutemen­t», a affirmé Jacynthe Bérubé, directrice du Domaine des Bâtisseurs. L’employeur peine à recruter des employés préposés aux résidents, et ce, même si le travailleu­r peut jouir d’un salaire dont le taux horaire dépasse 20$/heure et d’une vaste gamme d’avantages sociaux. «Il manque des employés tous les jours, les gens sont épuisés et font face à de l’intimidati­on de la part de l’employeur», raconte pour sa part un autre employé qui préfère aussi ne pas décliner son identité. «Pire, cette pénurie ira en s’accroissan­t…», ajoute-t-il. Des propos qu’endosse Gérald LeBlanc, conseiller du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). «Le métier de préposé n’est pas un métier pour tout le monde. Il y a un problème de rétention et des difficulté­s à attirer du nouveau personnel», a affirmé le représenta­nt syndical. «Les préposés doivent à l’occasion composer avec des cas qui sont lourds, avec des gens confus ou agressifs qui peuvent parfois aller jusqu’à frapper des employés ou d’autres bénéficiai­res», illustre Gérald LeBlanc. Le représenta­nt du SCFP n’hésite pas à parler d’un milieu de travail propice aux écarts de conduite de certains employés. «Les employeurs devraient contribuer à assainir le milieu de travail, s’assurer d’offrir de la formation continue aux travailleu­rs et mettre en place de meilleurs protocoles d’interventi­on lors de situations de crise», plaide-t-il. La direction des Résidences Jodin soutient que c’est l’ensemble du réseau de la santé qui doit vivre avec cette même problémati­que. «Malgré de très bonnes conditions salariales offertes dans des foyers de soins comme le nôtre, il y a quand même une pénurie. En plus, la période des vacances estivales n’a rien pour arranger les choses», se désole France L. Marquis.

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