Front commun pour une meilleure couverture ambulancière au Restigouche
Les maires de quatre municipalités restigouchoises dénoncent qu’une seule ambulance était en service, le 4 août dernier, afin d’assurer la couverture de l’ensemble du territoire du Restigouche, de Saint-Quentin jusqu’à Belledune.
Une seule ambulance sur un aussi vaste territoire, qui plus est au moment même où se déroulaient simultanément trois festivals (Bluegrass à Campbellton, Bon Ami de Dalhousie et de l’accordéon à Kedgwick). Ce scénario semble-t-il irréaliste?
C’est pourtant ce qui se serait produit selon une information privilégiée transmise à la mairesse de Campbellton, Stéphanie Anglehart-Paulin, qui l’a rapidement relayée à ses confrères et consoeurs de Dalhousie, Kedgwick et SaintQuentin, soit les trois communautés du comté où l’on retrouve des stations d’Ambulance NB.
Advenant un problème samedi dernier, le plan aurait été de faire appel à une ambulance de Bathurst pour appuyer l’est ainsi que le centre du Restigouche, et de Perth, Grand-Sault ou même Edmundston pour répondre à l’ouest.
D’une même voix, les représentants des quatre communautés ont tous décrié cette situation, la qualifiant de tout simplement inadmissible. Selon eux, six ambulances et non une seule auraient dû se retrouver sur le territoire. Ils exigent du coup du gouvernement et du pourvoyeur du service, Ambulance NB, un traitement équitable et une meilleure couverture ambulancière.
«On est chanceux qu’il ne soit rien arrivé de grave», a lancé la mairesse de Kedgwick, Janice Savoie.
«Notre région mérite un meilleur service. On refuse d’être traité comme des citoyens de seconde classe. On ne devrait jamais avoir à se poser la question: ‘‘et si l’ambulance était arrivée plus tôt, est-ce qu’on aurait pu sauver cette personne?’’ On veut un meilleur service ambulancier, trop de vies sont en jeu», s’est indignée Mme Savoie, interpellant directement le gouvernement sur le sujet puisque c’est lui qui a confié la gestion du service à Médavie.
La problématique de la couverture ambulancière déficiente, elle est amplement documentée au Restigouche-Ouest, et ce, depuis plusieurs mois déjà. Pour le centre et l’est du comté par contre, la situation a été un véritable choc.
«On savait qu’il y avait certains défis, des problèmes de disponibilités d’employés. On pensait que c’était surtout le Restigouche-Ouest qui était touché, mais on voit bien que nous le sommes également», exprime la mairesse de Campbellton.
Citant quelques exemples irrationnels de temps de réponse fournis par Ambulance NB (une ambulance aurait notamment parcouru sur papier la distance Saint-Quentin à Grand-Sault en six minutes), les élus disent aujourd’hui avoir énormément de difficultés à croire les statistiques produites par Médavie, son outil de prédilection pour justifier ses choix en matière de gestion des ressources.
Pour le maire de Dalhousie, Normand Pelletier, le gouvernement et Médavie se doivent de trouver des solutions pour régler la situation le plus rapidement possible.
«On a un homme qui a récemment perdu la vie à Belledune parce qu’aucune ambulance n’était disponible à cette station. Et au lieu d’apprendre de cette erreur, on revient quelques semaines plus tard avec une seule ambulance en service pour tout notre territoire. Combien de personnes doivent perdre la vie au Restigouche avant d’offrir un service ambulancier adéquat?», se questionne le maire.
M. Pelletier croit notamment qu’une de celles-ci serait de mieux encadrer les transferts interhospitaliers des patients.
«Au Québec par exemple, on n’utilise pas les ambulances ni les ambulanciers pour ces transferts, mais plutôt un autre type de véhicule avec un chauffeur et une infirmière à bord. Les ambulances sont pour les urgences seulement. Pourquoi est-ce que ce n’est pas comme ça ici? Si c’était le cas, on aurait peut-être plus d’ambulanciers disponibles sur nos territoires», croit-il.
L’Acadie Nouvelle a tenté d’obtenir la version de Médavie quant aux événements allégués du 4 août dernier. Au moment de mettre sous presse, l’entreprise n’avait pas donné suite à notre demande d’entrevue. ■