Acadie Nouvelle

Dominic LeBlanc veut d’abord établir des terrains d’entente avec les provinces

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La clé pour dénouer une situation de conflits de plus en plus serrés entre les provinces et le gouverneme­nt fédéral sera de s’attarder aux domaines où tout le monde peut être d’accord, affirme le ministre dont le nouvel emploi consiste précisémen­t à établir des consensus.

Au cours du remaniemen­t ministérie­l du mois dernier, le premier ministre Justin Trudeau a confié à Dominic LeBlanc le tout nouveau portefeuil­le des Affaires intergouve­rnementale­s et du Nord et du Commerce intérieur, une position qui fait du député de longue date au NouveauBru­nswick le ministre responsabl­e des priorités des provinces et des territoire­s.

M. Trudeau, qui avait occupé le poste de ministre des Affaires intergouve­rnementale­s jusqu’à ce mois-ci, souhaitait qu’un membre du cabinet se consacre à «travailler en collaborat­ion avec les provinces» à temps plein.

Dominic LeBlanc a souligné que les instructio­ns du premier ministre avaient été «de le faire de manière collaborat­ive et constructi­ve».

Le ministre a dit qu’il ne commencera­it «certaineme­nt pas par penser que les positions devraient être antagonist­es».

TENSIONS IDÉOLOGIQU­ES

Le gouverneme­nt Trudeau éprouve de plus en plus de difficulté­s à respecter certains de ses engagement­s politiques en raison d’une liste croissante de tensions idéologiqu­es entre les provinces et le fédéral ainsi que de provinces entre elles.

Il y a le bras de fer entre l’Alberta et la Colombie-Britanniqu­e au sujet des plans d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan, qui a amené Ottawa à intervenir et à acheter l’infrastruc­ture pour un montant de 4,5 milliards $.

Concernant la légalisati­on du cannabis, le Québec, le Manitoba et le Nunavut refusent d’autoriser la culture à domicile.

Ottawa doit également composer avec la déception de l’Alberta face à la décision de renouveler unilatéral­ement la formule de péréquatio­n, un système qui oblige les provinces les plus riches à partager leurs revenus avec les provinces les plus démunies.

Aussi, plusieurs provinces ont fait des récriminat­ions au sujet du plan fédéral imminent de tarificati­on du carbone, en particulie­r le nouveau premier ministre conservate­ur en Ontario, Doug Ford, qui a également affronté le gouverneme­nt fédéral relativeme­nt au fardeau des demandeurs d’asile en provenance des États-Unis.

M. LeBlanc a affirmé qu’il prévoyait adopter une attitude positive et mettre l’accent sur la constructi­on de ponts plutôt que sur des sources de conflit. En fait, a-t-il insisté, il a jusqu’ici entendu plus de consensus que de dissidence des dirigeants provinciau­x.

Quant à la position intransige­ante de Doug Ford en matière de tarificati­on du carbone, M. LeBlanc souhaite entendre les autres idées du gouverneme­nt ontarien pour lutter contre les changement­s climatique­s. Et il espère que leurs divergence­s d’opinions sur la réduction des émissions en faisant payer les pollueurs ne nuiront pas aux autres domaines où ils peuvent travailler ensemble.

«Mettre un prix sur la pollution par le carbone est une partie essentiell­e de l’engagement que nous avons pris pour lutter contre le changement climatique, mais nous reconnaiss­ons également qu’il s’agit d’une mesure parmi d’autres. À elle seule, elle ne nous permettra pas d’atteindre nos objectifs de réduction des émissions», a déclaré M. LeBlanc.

«Je pense, pour être juste, que nous devons avoir ces conversati­ons avec le gouverneme­nt Ford sur leurs idées en termes de plan de lutte contre le changement climatique et nous pourrions trouver dans leurs suggestion­s et leurs idées un certain nombre de domaines qui seraient très constructi­fs de notre point de vue», a ajouté le ministre.

COMMERCE INTÉRIEUR

En lui accordant le nouveau poste au cabinet, M. LeBlanc a indiqué que M. Trudeau avait désigné le commerce intérieur entre les provinces comme un autre domaine clé où une «attention urgente et rapide» s’impose.

Au fil des ans, les gouverneme­nts de partout au pays ont parfois, par inadvertan­ce, imposé plus de restrictio­ns à la circulatio­n des biens et des services entre les provinces canadienne­s qu’avec certains pays étrangers avec lesquels le Canada a conclu des accords commerciau­x.

De telles politiques sont illogiques et doivent être corrigées, a dit M. LeBlanc, particuliè­rement en ce qui concerne l’alcool.

Dans le cadre de la réunion annuelle des dirigeants provinciau­x et territoria­ux le mois dernier, les premiers ministres ont accepté en principe de réduire les obstacles limitant la quantité d’alcool pouvant traverser leurs frontières, mais n’ont pas réussi à en arriver à des échéancier­s et des restrictio­ns clairs. De plus grandes avancées sont possibles, a fait valoir M. LeBlanc.

«C’est l’un des exemples les plus visibles où nous pouvons progresser... Certains premiers ministres m’ont dit qu’ils pensaient qu’ils auraient pu aller beaucoup plus loin, alors je veux comprendre comment nous pouvons jouer un rôle plus constructi­f», at-il affirmé. ■

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M. LeBlanc a affirmé qu’il prévoyait adopter une attitude positive et mettre l’accent sur la constructi­on de ponts plutôt que sur des sources de conflit. - Archives

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