Trump ne peut pas conclure un nouvel ALÉNA sans le Canada, selon Raymond Bachand
L'administration Trump n'a pas l'autorité pour contourner le Canada et signer un accord commercial bilatéral avec le Mexique, a soutenu lundi le négociateur en chef du Québec pour l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Raymond Bachand, un ancien ministre des Finances du Québec, a affirmé qu'il n'y avait «aucune inquiétude» de voir les pourparlers bilatéraux entre les États-Unis et le Mexique se conclure par un accord commercial signé sans le Canada.
Les négociations sur l'ALÉNA entre les deux pays ont pris de l'ampleur au cours des dernières semaines, tandis que le Canada n'est pas encore retourné à la table cet été.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a récemment déclaré qu'un accord avec le Mexique «progressait bien» et que «le Canada devait attendre».
Le président a également affirmé qu'il serait prêt à signer des accords séparés avec les deux pays.
Mais même si M. Trump voulait vraiment cela, a dit M. Bachand, il ne pourrait pas l'obtenir.
«Et les États-Unis, s'ils voulaient faire une entente bilatérale - en fait ils ne le veulent pas, ils continuent à répéter que c'est trilatéral -, ils n'ont pas l'autorité juridique pour le faire, ils ont l'autorité du Congrès de renégocier l'ALÉNA trilatéral. Ils n'ont pas l'autorité du processus accéléré pour une entente bilatérale», a-t-il fait valoir.
M. Bachand a fait ces commentaires lundi à Stowe, au Vermont, lors de la conférence annuelle de deux jours entre les gouverneurs des États de la Nouvelle-Angleterre et les premiers ministres des provinces de l'est du Canada.
Pas un seul gouverneur ou sénateur américain n'a demandé que les États-Unis sortent de l'ALÉNA, ce qui est un véritable atout pour le Canada dans les négociations, a souligné M. Bachand.
«Quelles que soient les tentatives de modernisation, soyons polis, que le président Trump fait, il y a comme une ligne rouge qui fait que l'ALÉNA va continuer, parce qu'à la fois le pouvoir du Sénat est très fort dans des décisions commerciales et les gouverneurs ont un grand pouvoir d'influence», a-t-il souligné. ■