Acadie Nouvelle

FUSILLADE DE FREDERICTO­N: LES MÉDIAS ONT GAIN DE CAUSE

- Brett Bundale

Une juge du Nouveau-Brunswick a levé l’ordonnance de non-publicatio­n sur les documents déposés en cour dans le dossier de la fusillade de Fredericto­n qui a fait quatre victimes. Ces informatio­ns permettent de mieux comprendre comment les événements se sont déroulés.

La Cour du Banc de la Reine du NouveauBru­nswick avait imposé, lundi, l’interdicti­on de publier la séquence des événements qui ont coûté la vie à Bobbie Lee Wright, Donnie Robichaud, Robb Costello et Sara Burns après que les médias eurent rapporté une première fois le contenu des documents judiciaire­s.

Les documents rendus à nouveau disponible­s vendredi révèlent que le tireur présumé a été blessé à l’abdomen au moment où il aurait eu un échange de tirs avec un autre agent à partir de la fenêtre de son appartemen­t.

Selon les informatio­ns de la Couronne, une femme a appelé, vers 7h30, vendredi dernier, le 911 pour signaler des coups de feu tirés au 237, Promenade Brookside.

La femme a informé les services d’urgence que quelqu’un se trouvait au sol et qu’elle ne savait pas si cette personne était toujours en vie.

À leur arrivée, les agents Robb Costello et Sara Burns sont entrés dans l’allée de stationnem­ent du complexe d’immeubles à logements, tandis qu’un troisième policier arrivé peu après, le sergent Jason Forward, s’est arrêté pour interroger un passant.

«Le sergent Forward a ensuite entendu deux autres coups de feu, alors il s’est dirigé à son tour vers l’intérieur du 237 Promenade Brookside, à l’arrière du bâtiment C», relate le document.

«Une fois sur place, il a remarqué que les agents Costello et Burns étaient allongés sur le sol et inanimés. Il a également remarqué un autre homme inanimé au sol, à côté du policier Costello», apprend-on.

Un témoin masculin a informé Jason Forward que les coups de feu venaient du dernier étage de l’immeuble. Le sergent et un autre officier sont alors entrés dans le bâtiment, ont mis en place des mesures de confinemen­t et ont confirmé la position du tireur dans l’appartemen­t 11-C.

Le sergent Forward a appris plus tard qu’un autre agent, identifié dans les documents sous le nom Arbeau, a eu un échange de tirs avec le suspect après que celui-ci eut pointé son arme vers lui à travers la fenêtre.

«Le constable Arbeau croyait avoir atteint le tireur au torse», indique le document de cour.

«Par la suite, des membres de l’équipe d’interventi­on tactique de la police de Fredericto­n sont entrés dans l’appartemen­t et ont arrêté l’unique occupant des lieux et présumé tireur. Le suspect avait reçu une balle à l’abdomen.»

À l’intérieur de l’appartemen­t, les policiers ont trouvé «des objets qu’ils croient être des armes à feu et des munitions».

Précédemme­nt, les autorités ont révélé que les victimes Bobbie Lee Wright et Donnie Robichaud, qui venaient d’entreprend­re une relation amoureuse, ont été les premières visées dans le stationnem­ent à l’arrière de l’immeuble d’habitation et que les deux agents ont été abattus en répondant à l’appel.

La police décrit dans le document que le corps de Bobbie Lee Wright a été retrouvé du côté passager de son véhicule et que les trois autres victimes se trouvaient autour de la voiture.

Le pare-brise du véhicule avait été pulvérisé par les balles.

Toujours d’après la version des policiers, le décès des victimes Costello, Robichaud et Wright ont été constatés sur place, alors que l’agente Burns a été transporté­e à l’hôpital, où elle a été déclarée morte.

Matthew Vincent Raymond, 48 ans, a été accusé de quatre chefs de meurtre au premier degré. Il devrait comparaîtr­e devant le tribunal le 27 août.

Plusieurs médias avaient contesté l’ordonnance de non-publicatio­n imposée lundi par le tribunal.

Le procureur Cameron Gunn se disait d’accord pour lever l’interdicti­on de publicatio­n, mais tout en protégeant l’identité des personnes citées dans les documents et qui n’avaient pas encore été nommées dans les médias.

L’avocat des médias, David Coles, a plutôt fait valoir que ces personnes allaient éventuelle­ment être nommées au cours du procès et que les journalist­es pourraient de toute façon obtenir leur nom à partir d’autres sources.

Dans sa décision, la juge Judy Clendening a déterminé que «les preuves ne permettent pas d’établir qu’une interdicti­on devrait être accordée, même sous une forme plus étroite de protection de la vie privée». ■

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