LA GRC ENQUÊTE
SERGE CORMIER CONFRONTÉ PAR DES MANIFESTANTS
Un rassemblement impromptu à Tracadie organisé par des travailleurs saisonniers a tourné au vinaigre lundi dernier au point où le député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, s’est vu obligé de porter plainte à la GRC.
«Quand je suis arrivé, j’ai été encerclé par un groupe, avec certains individus qui étaient plus vocaux que d’autres. On peut parler de violence verbale. Après une quinzaine de minutes d’échanges, je voulais leur expliquer où nous en étions avec le dossier, je leur ai dit que je devais rentrer dans l’édifice pour faire l’annonce. Je me suis dirigé vers la porte, mais on m’a bloqué le passage. J’ai décidé de retourner vers mon véhicule. Un individu m’a agrippé le veston et mon bras. Il m’a crié des insultes.»
Jullie Rogers-Marsh, porte-parole de la GRC au Nouveau-Brunswick, confirme qu’une enquête a été lancée cette semaine pour vérifier des allégations d’agression et de vol, mais aucun chef d’accusation n’a encore été déposé.
En début de semaine, un groupe d’individus a profité du passage du député Cormier à Tracadie, qui prévoyait prendre part à une annonce de financement à l’Accueil Sainte-Famille de Tracadie, un organisme qui soutient les femmes victimes de violence conjugale. Depuis plusieurs mois, ils réclament la mise en place de mesures supplémentaires pour venir en aide aux travailleurs des industries saisonnières. Exceptionnellement, aucun média de la région ne s’y trouvait.
L’altercation a rapidement dégénéré, raconte Serge Cormier. Des individus du groupe auraient saisi l’occasion pour s’en prendre au député et à son personnel de façon verbale et physique.
Les représentants des gouvernements fédéral et provincial ont éventuellement tenté de procéder à l’annonce, mais la suite des événements se serait également déroulée de façon houleuse au point où elle a été annulée.
Des manifestants auraient de nouveau affronté le député et son assistante lorsqu’ils ont tenté de quitter les lieux.
«La moitié de ma camionnette s’est fait entourer. Ils étaient surtout en arrière, mais un individu à l’avant filmait la scène. On a essayé de reculer doucement, mais personne n’a voulu se déplacer.»
Deux individus auraient aussi tenté d’agresser physiquement Serge Cormier en ouvrant les portes de la camionnette.
«J’ai réussi à fermer la porte. C’est à ce moment qu’on a contacté le 911.»
C’est aussi à ce moment que certains individus auraient volé de l’équipement de golf qui se trouvait à l’arrière du véhicule.
Bien que le ton ait monté à plusieurs reprises au cours des derniers mois entre les manifestants et les représentants du gouvernement, les rassemblements sont demeurés pacifiques en général. Serge Cormier regrette que des individus aient eu recours à la violence pour faire valoir leurs arguments.
«De tous les endroits où cette situation aurait pu se produire, je regrette que ce soit passé dans un espace consacré aux gens qui fuient la peur et la violence. C’est regrettable qu’on assiste à ce type de comportement.»
Le député Cormier tient également à préciser que ce ne sont pas tous les manifestants présents lundi qui auraient posé des gestes violents.
«Je ne mets pas tous les individus dans le même bateau. Ce sont certains individus qui ont posé ces gestes. Ça ne reflète pas du tout le comportement de la majorité des manifestants.»
«Je ne dirais jamais à un individu ou à un groupe qu’ils ne peuvent pas manifester quand et où ils le veulent pourvu qu’ils respectent les lois de notre pays et traitent leurs proches avec respect. Je ne ferais jamais obstacle à une manifestation pacifique.»
L’Acadie Nouvelle a tenté de contacter Alma Breau Thibodeau, présidente du Comité d’action sur l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne, qui se trouvait sur place, mais elle n’a pas donné de suite à nos messages.
1,3 MILLION $ POUR L’ACCUEIL SAINTE-FAMILLE
La présence de Serge Cormier à Tracadie en début de semaine avait pour objectif d’annoncer un investissement totalisant 1,3 million$ à l’Accueil Sainte-Famille, un organisme qui vient en aide aux femmes victimes de violence conjugale et familiale et à leurs enfants.
La subvention a été rendue possible grâce à une entente entre la Société canadienne d’hypothèque et de logement ainsi que les gouvernements provincial et fédéral.
Un montant de 591 000$ sera investi afin de rénover une maison de transition pour femmes et enfants de dix lits. Une somme de 240 000$ sera investie dans la construction de six nouveaux logements de transition. ■