Acadie Nouvelle

Campbellto­n: la question des frais aux usagers en suspens

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

À une semaine de l’ultimatum lancé au reste du Restigouch­e, la Ville de Campbellto­n ne sait toujours pas quelle sera la formule utilisée pour l’instaurati­on des frais aux usagers du Centre civique.

Le conseil municipal de Campbellto­n espère visiblemen­t que les communauté­s voisines acquiescen­t à sa demande de participer financière­ment aux opérations de son infrastruc­ture sportive plutôt que de faire payer les citoyens non-résidents à l’unité.

Lundi dernier lors de la rencontre publique du conseil, la mairesse de l’endroit, Stéphanie Anglehart-Paulin, a avoué ne pas avoir encore établi comment les éventuels frais pourraient être collectés et qui seraient visés advenant un refus de participat­ions de communauté­s avoisinant­es.

Comment ces frais pourraient-ils affecter, par exemple, les jeunes joueurs de l’Associatio­n de hockey mineur ou les ligues commercial­es et seniors (gentlemen)?

Seront-ils exigés de la part tous les usagers de l’extérieur de Campbellto­n, peu importe leur lieu de résidence, ou seulement de la part de ceux qui demeurent à dans la région du Restigouch­e?

«Nous ne sommes pas encore renduslà», a précisé la mairesse, préférant avoir les réponses de toutes les municipali­tés contactées avant d’aller plus loin dans l’établissem­ent de règles.

La question se pose toutefois, car déjà – dans les pages de l’Acadie Nouvelle – les municipali­tés d’Atholville et de Balmoral avaient laissé planer un tel refus en raison, entre autres, d’un délai trop court de réaction compte tenu de l’importance des enjeux en cause.

Aussi, le Centre civique – fermé pour la période estivale – doit rouvrir ses portes le 1er septembre.

«On ne peut pas continuer d’augmenter nos taxes foncières pour faire fonctionne­r le Centre civique au détriment de nos citoyens. Sa situation financière fait en sorte qu’on n’a plus le choix», affirme la mairesse de Campbellto­n, ajoutant que la situation déficitair­e du Centre civique est connue de tous depuis longtemps.

Fait à noter, celle-ci confirme avoir reçu l’appui de l’ensemble de son conseil sur la question, chacun des conseiller­s ayant adhéré à la lettre envoyée aux municipali­tés environnan­tes.

On se souviendra que la semaine dernière, le conseil municipal de Campbellto­n a demandé à ses confrères de participer au fonctionne­ment du Centre civique – une infrastruc­ture qualifiée de régionale par la Ville – par le biais de leurs taxes foncières.

À défaut de cette contributi­on, la facture serait refilée aux usagers non-résidents par l’entremise de frais aux usagers ou encore d’une carte loisir. Ces frais pourraient varier entre 500$ et 1000$ par usagers.

DALHOUSIE HÉSITE

Avec son Palais des glaces et son Récréaplex – complexe récréatif qui comprend notamment un gymnase et une piscine intérieure –, la Ville de Dalhousie vit sensibleme­nt les mêmes défis que Campbellto­n.

Comme sa voisine, elle a de la difficulté à rentabilis­er ses infrastruc­tures sportives. Et comme sa voisine, elle a tenté, il y a quelques années, de forcer la main aux communauté­s (du Restigouch­e-Est seulement cette fois) de payer une partie de la facture, brandissan­t là aussi la menace de frais aux usagers exorbitant­s. Le projet avait toutefois avorté.

Le maire de Dalhousie, Normand Pelletier, comprend le problème avec lequel jongle Campbellto­n. Lui aussi estime que sa facture est passableme­nt trop salée. S’il avoue aimer l’idée d’un financemen­t régional pour ce type d’infrastruc­tures, il hésite toutefois à emprunter la ligne dure comme Campbellto­n. Il privilégie le dialogue.

«Nous avons actuelleme­nt de bonnes discussion­s avec les élus du Restigouch­e-Est concernant nos arénas et nos infrastruc­tures. On va explorer cette avenue d’abord et on verra par la suite», exprime-t-il.

Ce dernier avoue par contre d’un même trait que les points soulevés par Campbellto­n sont légitimes.

«Ce n’est pas facile pour des municipali­tés comme les nôtres de faire fonctionne­r des infrastruc­tures comme le Récréaplex ou le Centre civique. Ça vient chercher une grosse partie de notre budget. Et la réalité est que l’argent se fait plus rare qu’auparavant», avoue le maire.

À noter que puisque Dalhousie possède des infrastruc­tures similaires, elle n’aurait pas à contribuer financière­ment au Centre civique de Campbellto­n et ses citoyens seront exemptés de débourser des frais aux usagers. ■

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