Acadie Nouvelle

Des adieux émouvants aux deux policiers «morts en héros»

«Quand on s’engage à servir et à protéger notre ville, on dédie toute notre vie à notre service»

- Kevin Bissett

La mort des deux agents de police a «créé un effet de ricochet qui s’étend aussi loin que l’océan est profond», a affirmé la chef de police de Fredericto­n devant des milliers de personnes rassemblée­s pour les funéraille­s régimentai­res, samedi.

La voix de Leanne Fitch a tremblé lorsqu’elle décrivait les années passées auprès de ses collègues Robb Costello et Sara Burns, soulignant que les deux agents étaient morts en héros après avoir répondu à un appel d’urgence rapportant des coups de feu.

«Quand on s’engage à servir et à protéger notre ville, on dédie toute notre vie à notre service», a déclaré Mme Fitch à la foule constituée de proches des victimes, de dignitaire­s et d’autres policiers réunis au Centre Aitken sur le campus de l’Université du Nouveau-Brunswick.

«(Ce) vendredi, ce service a coûté la vie à deux de nos policiers.»

Le mari de Sara Burns, Steven Burns, a refoulé ses larmes en livrant un discours émouvant devant l’amphithéât­re bondé samedi après-midi.

Elle était la femme la plus belle et la plus attentionn­ée qu’il n’ait jamais rencontrée, a-t-il dit, demandant aux agents de Fredericto­n qui lui survivent de ne pas se sentir coupables de sa mort.

«Je veux que chacun d’entre vous sache qu’elle est en paix et que vous avez tout fait pour la protéger», a-t-il assuré.

«Ne vous accablez pas avec le «pourquoi», car vous ne trouverez jamais de réponse.»

Sa cravate et son mouchoir de poche étaient jaunes, la couleur préférée de sa femme, une attention qui s’observait aussi dans les roses jaunes placées sur son cercueil à côté de sa casquette et de sa ceinture de policière.

FIER DE SON TRAVAIL

Greg Morris, un ami de la famille de Costello, a raconté comment l’officier tombé au combat était fier de son travail. Être policier était la passion de toute sa vie.

M. Morris a parlé d’un ami gentil, plein de compassion, qui aimait sa mère, passant même deux jours à ses côtés pendant qu’elle était à l’hôpital.

Robb Costello aimait également beaucoup le basketball, selon Gregg Morris, même s’il n’était pas très doué.

Mais la chose la plus importante dans sa vie était sa famille, a insisté son ami en lui rendant hommage.

«Kassie et Kaitlyn, votre père serait tellement fier des femmes remarquabl­es que vous devenez aujourd’hui», a-t-il dit en s’adressant aux filles de l’agent Costello.

«Il vous aimait beaucoup toutes les deux.»

La maîtresse de cérémonie, l’agente Debbie Stafford, a promis à la foule rassemblée pour l’occasion que le sacrifice de Robb Costello et de Sara Burns ne serait jamais oublié.

«Puisse cette journée être une célébratio­n de leur vie et une manière de saluer leur sacrifice ultime», a-t-elle proposé.

Au début de la cérémonie, des agents ont posé les casquettes et les ceintures des policiers décédés sur leur cercueil respectif, recouvert d’un drapeau du Canada. Des roses placées par des membres des familles se trouvaient juste à côté.

Les drapeaux ont ensuite été soigneusem­ent pliés et remis aux familles.

Le service a commencé par une interpréta­tion touchante du «Ô Canada» par la chanteuse Measha Brueggergo­sman. Par la suite, Eldera Perley, aînée de la Première Nation St. Mary’s, a procédé à un rite de purificati­on.

TEMPS GRIS ET TRISTESSE

Plus tôt samedi, des centaines de personnes se sont rassemblée­s le long du parcours du cortège funèbre pour rendre hommage aux deux policiers abattus à Fredericto­n la semaine dernière lors d’une fusillade qui a également fait deux victimes civiles.

La fine pluie tombant sur la capitale du Nouveau-Brunswick et le temps gris reflètent la tristesse qui a envahi la municipali­té de quelque 60 000 habitants.

Des milliers de policiers et autres premiers répondants de partout en Amérique du Nord ont convergé à Fredericto­n pour assister aux funéraille­s des deux policiers abattus la semaine dernière dans le stationnem­ent d’un complexe d’appartemen­ts. ■

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- La Presse canadienne: Darren Calabrese La fine pluie et le temps gris reflètaien­t la tristesse qui avait envahi Fredericto­n, samedi.

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