Jouer de la flûte au centre-ville de Moncton pour combattre la dépression
Selon une étude de Statistique Canada publié en 2012, 7% des jeunes souffrant de dépression. Travis Matthews combat ce trouble de santé mentale depuis des années. Son arme de prédilection? La flûte.
Au Canada, les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont les plus hauts taux de troubles de l’humeur et de l’anxiété. À 23 ans, le jeune musicien de Sackville est malheureusement une statistique. Il compte néanmoins améliorer son sort et apporter un peu de joie chez les gens grâce à la musique.
Au centre-ville de Moncton, il pose ses pieds sur un des espaces réservés aux musiciens de rue. Sur son lutrin, une affiche sur laquelle on peut lire: «Fighting my depression with music and hoping to brighten your day» (Je combats ma dépression avec la musique en espérant embellir votre journée).
De loin on peut entendre le son de sa flûte qui résonne sur les édifices du centre-ville. Plusieurs citadins arrêtent pour l’écouter et lui offrir quelques dollars.
«Je souffre de dépression et dans les quatre à cinq dernières années, ç’a été très difficile pour moi. La musique a toujours été pour moi une source de joie et je sais que ça apporte du bonheur aussi pour bien d’autres personnes. C’est pour ça que je suis ici en train de jouer de la musique», confie-t-il à l’Acadie Nouvelle.
Le flûtiste joue de son instrument depuis plus de 10 ans maintenant. Il a commencé alors qu’il n’était qu’en 7e année. Quelques années plus tard, il étudie sa passion à l’Université Mount Allison, à Sackville, en plus de jouer avec l’Orchestre des jeunes du NouveauBrunswick.
Sa dépression fait toutefois en sorte qu’il est difficile pour Travis de se trouver un emploi d’été pour arriver à joindre les deux bouts durant ses études. La musique de rue est donc une avenue qui lui permet de mettre quelques sous dans ses poches.
«Ma dépression m’a empêché de travailler jusqu’à présent. Alors, c’est aussi pour moi une façon de gagner ma vie avec ma dépression.»
Les choses s’améliorent néanmoins pour le jeune homme, et ce, même s’il y a des jours plus difficiles que d’autres.
«Il y a de ces moments où on se trouve atterré quand on ne fait pas beaucoup de progrès, mais en somme, la beauté de la musique, à elle seule, m’aide énormément.»
Travis entrevoit un beau futur. Il espère pouvoir continuer à jouer dans des orchestres et suivre sa partenaire, aussi une musicienne.
«Peu importe où elle y ira, je la suivrai et je jouerai de la musique tout en essayant d’aller mieux», conclu-t-il.
Travis Mattews s’arrête souvent à Moncton pour jouer de son instrument en public. Sur sa page Facebook, il accepte même les demandes spéciales. ■