Acadie Nouvelle

Pertes importante­s pour les producteur­s de bleuets

- DAVID CARON david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Les sombres pronostics émis au printemps par les producteur­s de bleuets sauvages se concrétise­nt dans la Péninsule acadienne.

Une période de gel prolongée en mai et en juin a dévasté la majorité des champs du petit fruit bleu. La situation ne s’est pas améliorée depuis, fait savoir Louis-Philippe McGraw, président de l’Associatio­n des producteur­s de bleuets sauvages du nord-est du NouveauBru­nswick.

Les récoltes de bleuets sauvages ont commencé il y a quelques jours seulement.

«Comme prévu, le gel a eu un impact sur le volume de la récolte. On a des pertes qui s’élèvent en moyenne à 50%. Il y a des gens qui ont été un peu plus chanceux et qui s’en sont mieux sortis. Mais quand il y a quelqu’un de chanceux, il va aussi y avoir quelqu’un de malchanceu­x. Dans mon cas, j’ai des champs où j’ai perdu le tiers de la récolte et d’autres où on parle d’environ 75%», dit M. McGraw.

Selon le producteur de Saint-Isidore, les producteur­s du Nord-Est font maintenant face à une quatrième année consécutiv­e de pertes financière­s.

«Il n’y a pas de doute que la situation se complique pour bon nombre d’entre nous.»

Dans les faits, le prix offert aux producteur­s locaux a augmenté. Il est passé d’environ 0,20$ la livre à près de 0,35$. En temps normal, il faut environ 0,40$ pour atteindre le seuil de la rentabilit­é.

Les faibles récoltes ont cependant complèteme­nt bouleversé la réalité sur terrain.

«Par exemple, si j’investis 250$ en abeilles, c’est pour une production moyenne de 3000 à 4000 livres de bleuets par acre. Si j’investis 250$ en abeilles, mais que je récolte seulement 1500 livres par acre, mon coût de production augmente. Alors, quand on a des pertes de 50% en rendement, les coûts fixes doublent. Le prix est de 0,35$, mais ça représente des pertes importante­s pour les producteur­s.»

Les producteur­s demandent un prix juste pour leurs produits.

«La seule manière de s’en sortir serait de recevoir un bon prix. La loi de l’offre et la demande, on nous la rappelle souvent quand il y a des saisons de récolte records. Les prix ont rapidement chuté. Là, la situation est inverse. Le prix aurait dû grimper davantage», analyse-t-il.

Après le gel du printemps et la sécheresse du début de l’été, Dame Nature semble maintenant vouloir offrir un petit cadeau aux producteur­s avant la fin de l’automne.

«La récente pluie nous a fait du bien. Elle va permettre aux bleuets de gagner du volume un peu. Dame Nature ne nous a pas gâtés ce printemps, mais on espère qu’elle va nous donner de bonnes averses. Pour nous le climat idéal est lorsqu’il pleut la nuit et il fait soleil le jour. C’est la recette parfaite pour faire grossir le bleuet et c’est la période de l’année durant laquelle les bleuets peuvent prendre du volume plus rapidement. Donc, de ce côté, on est plus chanceux.» ■

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Les producteur­s ont en moyenne perdu 50% de leur production, et ce, en raison des périodes de gel prolongé en mai et en juin. - Archives
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