Pertes importantes pour les producteurs de bleuets
Les sombres pronostics émis au printemps par les producteurs de bleuets sauvages se concrétisent dans la Péninsule acadienne.
Une période de gel prolongée en mai et en juin a dévasté la majorité des champs du petit fruit bleu. La situation ne s’est pas améliorée depuis, fait savoir Louis-Philippe McGraw, président de l’Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du NouveauBrunswick.
Les récoltes de bleuets sauvages ont commencé il y a quelques jours seulement.
«Comme prévu, le gel a eu un impact sur le volume de la récolte. On a des pertes qui s’élèvent en moyenne à 50%. Il y a des gens qui ont été un peu plus chanceux et qui s’en sont mieux sortis. Mais quand il y a quelqu’un de chanceux, il va aussi y avoir quelqu’un de malchanceux. Dans mon cas, j’ai des champs où j’ai perdu le tiers de la récolte et d’autres où on parle d’environ 75%», dit M. McGraw.
Selon le producteur de Saint-Isidore, les producteurs du Nord-Est font maintenant face à une quatrième année consécutive de pertes financières.
«Il n’y a pas de doute que la situation se complique pour bon nombre d’entre nous.»
Dans les faits, le prix offert aux producteurs locaux a augmenté. Il est passé d’environ 0,20$ la livre à près de 0,35$. En temps normal, il faut environ 0,40$ pour atteindre le seuil de la rentabilité.
Les faibles récoltes ont cependant complètement bouleversé la réalité sur terrain.
«Par exemple, si j’investis 250$ en abeilles, c’est pour une production moyenne de 3000 à 4000 livres de bleuets par acre. Si j’investis 250$ en abeilles, mais que je récolte seulement 1500 livres par acre, mon coût de production augmente. Alors, quand on a des pertes de 50% en rendement, les coûts fixes doublent. Le prix est de 0,35$, mais ça représente des pertes importantes pour les producteurs.»
Les producteurs demandent un prix juste pour leurs produits.
«La seule manière de s’en sortir serait de recevoir un bon prix. La loi de l’offre et la demande, on nous la rappelle souvent quand il y a des saisons de récolte records. Les prix ont rapidement chuté. Là, la situation est inverse. Le prix aurait dû grimper davantage», analyse-t-il.
Après le gel du printemps et la sécheresse du début de l’été, Dame Nature semble maintenant vouloir offrir un petit cadeau aux producteurs avant la fin de l’automne.
«La récente pluie nous a fait du bien. Elle va permettre aux bleuets de gagner du volume un peu. Dame Nature ne nous a pas gâtés ce printemps, mais on espère qu’elle va nous donner de bonnes averses. Pour nous le climat idéal est lorsqu’il pleut la nuit et il fait soleil le jour. C’est la recette parfaite pour faire grossir le bleuet et c’est la période de l’année durant laquelle les bleuets peuvent prendre du volume plus rapidement. Donc, de ce côté, on est plus chanceux.» ■