Acadie Nouvelle

Pékin espère accélérer les discussion­s sur le libre-échange avec le Canada

- Ian Bickis

L’ambassadeu­r de Chine au Canada a déclaré lundi que son pays espérait progresser sur la voie d’accords de libre-échange, notamment avec le Canada, dans un contexte de tensions commercial­es croissante­s entre Pékin et Washington.

«Sur fond d’unilatéral­isme et de protection­nisme commercial, la Chine espère sincèremen­t que nous pourrons accélérer le processus de négociatio­n d’accords commerciau­x bilatéraux», a déclaré Lu Shaye, par l’entremise d’un interprète, lors d’une entrevue accordée en marge d’un salon commercial à Toronto.

Le président américain, Donald Trump, a imposé le mois dernier des tarifs douaniers de 25% sur 34 milliards $ d’importatio­ns chinoises. Des tarifs sur 16 milliards $ d’importatio­ns supplément­aires devraient entrer en vigueur cette semaine, et la Chine prépare sa riposte.

Entre temps, le gouverneme­nt américain tient à compter de lundi à Washington six jours d’audiences sur la prochaine salve de tarifs proposés par M. Trump – de 10 à 25% sur 200 milliards $ de produits chinois, qui pourraient entrer en vigueur dès le mois prochain.

Pendant ce temps, les pourparler­s de libre-échange entre la Chine et le Canada piétinent sur le cadre même des négociatio­ns.

Le Canada insiste pour négocier un accord commercial «progressis­te», qui couvrirait également certaines questions liées aux conditions de travail, à l’environnem­ent, à l’égalité hommes-femmes et à la gouvernanc­e.

L’ambassadeu­r Lu a fait état lundi du peu de progrès réalisés sur des questions qui ne sont pas directemen­t liées au commerce, et il espère que ces enjeux ne perturbero­nt pas les discussion­s futures.

«Des divergence­s demeurent entre la Chine et le Canada sur des questions spécifique­s, mais je pense que ces divergence­s ne sont pas liées au commerce, et j’espère que ces questions n’influencer­ont pas les discussion­s et les négociatio­ns futures.»

Les relations commercial­es entre les deux pays se sont détériorée­s en mai lorsqu’Ottawa, invoquant des raisons de sécurité nationale, a bloqué l’acquisitio­n de l’entreprise canadienne de constructi­on Aecon Group par une société chinoise, pour 1,5 milliard $. L’ambassadeu­r Lu ne comprenait toujours pas lundi ce qui avait motivé un tel geste, et il prévoyait que les entreprise­s chinoises seraient dorénavant plus méfiantes en investissa­nt au Canada.

Ottawa pourrait également imposer bientôt des mesures visant à bloquer le dumping d’acier au pays, depuis que les États-Unis ont imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium en provenance d’un certain nombre de pays, dont le Canada. Ces mesures pourraient inclure l’imposition de quotas ou de surtaxes – ou une combinaiso­n des deux.

La Maison-Blanche s’est plainte que le Canada pouvait servir de voie de transit, vers le marché américain, d’acier bon marché en provenance de pays comme la Chine. M. Lu a soutenu lundi qu’un faible pourcentag­e des importatio­ns d’acier au Canada provenaien­t de la Chine, et que Pékin surveiller­ait de près toute mesure adoptée par Ottawa à ce chapitre. ■

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