Maurice Johnson nie sa culpabilité
Sa décision de subir son procès en français suscite la colère des proches de Brady Francis qui la qualifient de «grand manque de respect»
Maurice Johnson, l’homme âgé de 56 ans accusé de délit de fuite ayant causé la mort de Brady Francis, plaide non coupable.
L’homme de Saint-Charles n’était pas présent en Cour provinciale, mardi matin, pour son audience de choix de mode de procès. C’est plutôt son avocat, Gilles Lemieux, qui a parlé en son nom.
L’accusé a demandé de subir un procès devant juge et jury. Une enquête préliminaire aura lieu les 14 et 15 janvier 2019.
Une trentaine de membres de la famille et de la communauté de la victime ont assisté à l’audience au Palais de justice de Moncton.
Plusieurs portaient des chandails sur lesquels on pouvait lire «Justice for Brady».
Les faits reprochés à M. Johnson remontent au 24 février. C’est à cette date que Brady Francis, un homme âgé de 22 ans, de la Première Nation d’Elsipogtog, a été happé mortellement par un véhicule alors qu’il se trouvait en bordure du chemin Brady Saint-Charles-Sud, Francis près de Richibucto. Le conducteur du véhicule impliqué ne s’est pas arrêté.
La camionnette de Maurice Johnson a été saisie le lendemain par la GRC dans le cadre de l’enquête. Elle a par la suite été rendue à son propriétaire.
Le délai entre la mort de Brady Francis et les accusations contre Maurice Johnson a provoqué un mouvement dans la communauté de la victime nommé
Brady».
Pendant plusieurs semaines, des membres de ce mouvement ont demandé dans les médias sociaux que la personne responsable du décès de M. Francis avoue son crime.
Une manifestation pacifique devant l’hôtel de ville de Moncton, le 7 avril, a attiré environ 250 personnes. «Justice for
«UN GRAND MANQUE DE RESPECT»
Maurice Johnson a choisi de subir son procès en français. Cette décision suscite la colère des proches de Brady Francis, qui estiment qu’on leur manque de respect en tenant Patty Musgrave, amie de la famille de Brady Francis, affirme que le choix de subir un procès en français est un manque de respect envers la victime et ses proches. Acadie Nouvelle: Jean-Marc Doiron le procès dans une langue qu’ils ne comprennent pas.
«C’est un grand manque de respect pour nous, en tant que communauté micmaque. Je me suis presque levée et sortie de la salle. Ça fait longtemps que je n’ai pas senti un aussi grand manque de respect que ce matin, quand on a commencé à parler de notre jeune qui s’est fait tuer dans une langue que nous ne comprenons pas», affirme Susan Levi-Peters, ancienne chef d’Elsipogtog.
«Il doit y avoir un traducteur micmac lors de l’enquête préliminaire en janvier, et lors de toutes les étapes subséquentes. J’espère que le ministre provincial de la Justice va intervenir et s’assurer qu’il y a des traducteurs», ajoute Patty Musgrave, une amie de la famille.
Mme Levi-Peters demande que le procès ait lieu en micmac. Si cela est impossible, elle demande alors qu’il ait «au moins» lieu en anglais. Elle a l’intention d’aborder le sujet avec des élus provinciaux.
«Je pense que tout le monde peut comprendre l’anglais, tant la famille de la victime que l’accusé.»
M. Johnson demeure en liberté en attendant son procès. Il a été accusé, le 20 juin, d’omission de s’arrêter sur les lieux d’un incident ayant entraîné des lésions corporelles ou un décès. ■