L’opposition aux sacs en plastique s’organise au Nouveau-Brunswick
Un groupe d’étudiants universitaires milite afin que Fredericton légifère pour interdire l’utilisation de sacs en plastique partout en province.
Ceux-ci viennent de lancer une pétition afin d’ajouter du poids à leur revendication.
La pétition vise spécifiquement à cibler les sacs en plastique comme ceux utilisés dans les épiceries et les centres commerciaux.
Les sacs à ordures, les sacs pour chiens, les sacs à fermeture éclair et les sacs de congélation seraient exemptés de l’interdiction.
Au Nouveau-Brunswick uniquement, on estime qu’environ 10 000 tonnes de sacs en plastique se retrouvent annuellement aux ordures.
Lavallee Forbes est étudiante en Arts à Fredericton. Elle est l’une des personnes à la base de ce mouvement. Dans le cadre d’un programme d’échange étudiant, elle a habité pendant quatre mois au Maroc. Ce voyage l’a inspirée dans sa lutte aux sacs en plastique.
«Là-bas, ce type de sac est interdit depuis 2016 et ça fonctionne bien, c’est vraiment propre. Les gens utilisent autre chose, comme des sacs en papier ou en tissu. J’ai trouvé que c’était formidable. S’ils sont capables de fonctionner sans sacs en plastique, je crois qu’on peut très bien y parvenir», relate-t-elle.
Selon elle, les sacs en plastique constituent une véritable menace. Même s’ils sont recyclables, la majorité se retrouve plutôt dans les décharges, les rues de la ville, les cours d’eau et les forêts. Plusieurs n’hésitent pas à qualifier ce phénomène de véritable fléau environnemental.
«UNE TRÈS MAUVAISE HABITUDE»
Lancée à Fredericton tout récemment, la pétition s’est depuis propagée à d’autres régions, notamment à Moncton et à SaintJean.
«On devrait la retrouver sous peu dans plusieurs autres régions, y compris dans le nord de la province», promet Mme Forbes, à la recherche d’alliés dans sa cause dans les différentes régions.
Pour sa pétition, le groupe a choisi la bonne vieille méthode (pétition papier) pour récolter ses signatures puisqu’une pétition en ligne n’est pas admissible pour être déposée à l’Assemblée législative.
Selon Mme Forbes, le plus grand défi n’est pas de convaincre les commerces d’abandonner la distribution des sacs en plastique. La réticence proviendrait des consommateurs.
«C’est devenu une habitude, une très mauvaise habitude, de la part des clients. Et malheureusement, tant qu’il y aura une demande des clients, les commerces vont continuer de les utiliser. Ça prend donc d’un côté un peu de volonté de la part des consommateurs et un petit coup du gouvernement pour forcer les choses», dit-elle.
Mme Forbes croit en effet que le rôle de la province est primordial dans la mise en oeuvre d’une éventuelle interdiction.
«Ce serait beaucoup plus simple si ça venait de Fredericton plutôt que d’une municipalité à la fois. Si on uniformise la loi partout, les chances de réussite sont bien meilleures», croit la jeune femme.
Le groupe entend passer les prochains mois à recueillir des signatures afin de présenter la pétition en début d’année à l’Assemblée législative.
«On approche des élections, alors on veut laisser le temps au nouveau gouvernement élu d’arriver en poste avant de déposer notre pétition et y aller avec notre demande. On va d’ailleurs questionner les partis et les différents candidats sur le sujet, voir quelles sont leurs intentions et si on peut compter sur eux. On va également élargir le dialogue aux maires de différentes villes», souligne la militante.
Les Villes de Montréal et de Victoria ont toutes deux mis en place des interdictions sur les sacs en plastique en 2018.
L’Île-du-Prince-Édouard a aussi récemment légiféré en faveur de l’interdiction de sacs en plastique, mais la mise en application n’a pas encore débuté.
Pour suivre l’évolution de la pétition, les gens peuvent consulter le site Facebook du groupe (Bannir les sacs en plastiques NB). ■