DÉBAT DES CHEFS EN FRANÇAIS: UNE ULTIME TENTATIVE
Radio-Canada Acadie renonce à présenter un forum citoyen bilingue avec les chefs de partis durant la campagne électorale.
Le diffuseur public a décidé de faire une «ultime tentative» afin de trouver un terrain d’entente avec les partis pour organiser un débat uniquement en français.
Radio-Canada propose d’organiser un débat entre candidats francophones sans les chefs, ou un débat des chefs en présence de substituts francophones pour les chefs qui ne parlent pas français.
La directrice régionale de Radio-Canada, Colette Francoeur, a annoncé la décision aux partis politiques par courriel, mercredi.
«Je sais que (le directeur de l’information Denis) Robichaud a déjà discuté de ces options avec vous, mais dans une ultime tentative d’en arriver à un consensus avec tous les partis, je vous écris aujourd’hui pour vérifier si vous seriez prêts à vous engager dans un des formats suivants», indique Mme Francoeur.
«Je vous rappelle que nous avons dû nous rendre à l’évidence qu’il était impossible de présenter le débat en français après avoir reçu confirmation que le chef du Parti progressiste-conservateur ne pourrait pas débattre en français», ajoute la directrice générale dans le courriel que le diffuseur a partagé avec l’Acadie Nouvelle.
«En vertu de nos normes et pratiques journalistiques, nous avons le devoir de présenter une couverture équitable et équilibrée des partis en période électorale. L’option d’un débat sans le Parti progressiste-conservateur est donc exclue.»
Colette Francoeur souligne dans son courriel qu’une pétition a été lancée et qu’une vingtaine d’organismes acadiens ont écrit à Radio-Canada pour réclamer un débat en français.
Le Parti progressiste-conservateur n’a pas de problème avec l’un ou l’autre des scénarios proposés par Radio-Canada, affirme son directeur général, Paul D’Astous.
«Nous sommes prêts à participer et à envoyer un représentant francophone au débat. Ce qui est important, c’est de pouvoir communiquer nos positions aux francophones du Nouveau-Brunswick.»
Le Parti libéral n’a pas répondu à notre demande d’entrevue, mercredi.
Son porte-parole, Jonathan Tower, a cependant indiqué la semaine dernière que Brian Gallant ne débattrait pas avec un substitut.
Le chef du Parti vert, David Coon, est du même avis. Il estime cependant que RadioCanada devrait offrir l’interprétation simultanée au chef progressiste-conservateur durant le débat.
«Ce n’est pas l’idéal, mais ce n’est pas un grand défi. Les francophones veulent un débat en français avec tous les chefs», dit-il.
Toutefois, selon Colette Francoeur, les organismes acadiens «ont clairement indiqué qu’ils ne veulent pas d’un débat avec interprétation simultanée».
BLAINE HIGGS DOIT Y ÊTRE
La Société de l’Acadie du NouveauBrunswick (SANB) a écrit aux chefs de partis après l’annonce de Radio-Canada, mercredi, pour leur demander de confirmer leur présence au débat francophone.
Même Blaine Higgs devrait y être, avance le président de la SANB, Robert Melanson.
«Les chefs anglophones devraient être présents dans le débat des chefs. S’ils veulent quelqu’un à côté d’eux pour les aider s’ils ont des difficultés (en français), je n’ai pas de problème avec ça.»
M. Melanson rejette toutefois l’idée d’un débat entre candidats francophones.
«C’est un débat des chefs, ce n’est pas un débat des candidats.»
«Un débat des chefs est conçu pour les chefs. Le premier ministre Gallant ne débattra qu’avec les autres chefs.»