Acadie Nouvelle

Quinze heures d’attente à l’urgence

- Envoyez votre opinion au nouvelle@acadienouv­elle.com Pierre Thibert Dieppe

Récemment, je suis allé à l’urgence du Centre hospitalie­r universita­ire Dr-Georges-L.-Dumont à la suite d’une chute. Je suis arrivé à 15h pour en sortir le lendemain matin à 6h. J’ai donc attendu 14,5 heures pour une consultati­on de 20 minutes.

J’ai 75 ans.

La salle d’urgence était presque pleine de clients de tout âge venant de partout. Pendant mon attente exaspérant­e, le personnel au triage a changé trois fois. J’ai envié ces personnes de pouvoir aller se coucher.

Un seul médecin à l’urgence. Plusieurs ambulances sont arrivées.

Pendant 3 heures, on n’a pas tiré un seul nom. Je me suis mis à imaginer ce qui se passerait si les pompiers et les policiers tardaient à répondre aux urgences. Or, il semble que mon cas n’était pas urgent. Malheureus­ement, je ne pouvais pas me faire soigner ailleurs pour une fracture du bras.

Pendant ces 15 heures d’attente, j’ai déduit que l’urgence était un lieu où se concentre une foule de gens qui devraient être ailleurs: dans une clinique, chez leur médecin ou chez leur pharmacien.

La solution à l’engorgemen­t de l’urgence ne se trouve pas à l’urgence, mais ailleurs.

Pourquoi ne pas créer plus de cliniques?

Pourquoi les médecins de famille ne réservent-ils pas une plage de leur horaire pour les cas urgents?

Et pourquoi ne pas avoir à l’hôpital une section réservée aux petits bobos qu’on confierait à du personnel infirmier?

Est-ce que le ministre de la Santé a déjà passé 15 heures assis à l’urgence en pleine nuit? Je l’invite à le faire pour comprendre.

Les beaux rapports aseptisés, les réunions de fonctionna­ires et les statistiqu­es dépersonna­lisées ne donnent pas le vrai portrait de l’urgence.

Pourquoi faut-il des années de discussion avant d’apporter les changement­s qui s’imposent? Si un chef d’entreprise gérait son entreprise ainsi, il ferait faillite.

J’ai parfois l’impression que les diverses parties prenantes discutent sans s’écouter et s’entendre et qu’elles ne veulent pas céder de terrain.

Ce fut pour moi une expérience médicale traumatisa­nte, sans compter les journées pour me remettre de cette attente nocturne pire qu’un décalage horaire.

Je ne souhaite l’urgence à personne en raison des heures d’attente interminab­les, du manque de ressources et d’un système désuet.

Que proposera la classe politique dans le cadre des élections provincial­es pour mettre fin à cet éternel problème de l’attente à l’urgence?

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