UN EX-MAIRE DE CAMPBELLTON PROPOSE LA FUSION DU RESTIGOUCHE
La question du financement régional pour le fonctionnement du Centre civique Memorial de Campbellton ne date pas d’hier. En 2007, le maire de l’époque, Mark Ramsay, était sur le point d’appliquer des frais additionnels pour les utilisateurs non-résidents de la ville.
La motion avait été adoptée et il ne restait qu’à l’appliquer. Mais il y a eu des élections et le nouveau conseil - dirigé par Bruce MacIntosh - n’a pas voulu emprunter cette voie. Il aura tenu promesse jusqu’à la fin de sa carrière politique.
Dix ans plus tard, le retour de l’enjeu des frais d’utilisateurs aux non-résidents ne surprend pas l’ancien élu de Campbellton, aujourd’hui citoyen d’Atholville.
«La situation financière du Centre civique ne s’est pas améliorée. Dalhousie a voulu faire la même chose il y a quelques années pour les mêmes raisons. Ce n’est qu’une question de temps avant que le sujet ne fasse surface de nouveau là aussi», prédit Mark Ramsay.
L’ancien élu voit dans tout ce débat une possibilité sans précédent de repenser l’ensemble du Restigouche. Sa solution serait la fusion complète de la région en une seule ville avec un niveau de taxation variable selon l’accessibilité des services.
«Cette situation vient ouvrir la porte. Et ça ne coûte rien d’aller voir derrière elle ce que ça pourrait nous rapporter», indique-t-il.
«On n’a qu’à regarder le résultat à Miramichi. Ça s’est vu aussi à Montréal, à Québec et à Halifax. Les communautés se sont regroupées et ça fonctionne bien. Ça peut se faire ici aussi. Il faut que nos communautés cessent de penser uniquement à elles et qu’elles commencent à penser plus régionalement. Si on ne va pas dans cette direction bientôt, les chicanes comme celles du Centre civique et les problèmes financiers vont se multiplier», clame-t-il.
À ses yeux, il y a tout simplement trop de municipalités sur le territoire, donc trop de dépenses inutiles et de multiplication de services. Selon lui, la régionalisation est une discussion difficile à entamer, mais nécessaire si l’on veut faire croître le Restigouche.
«Si l’on finit par perdre des infrastructures comme le Centre civique parce qu’on ne veut pas discuter de cet enjeu, c’est toute la région qui va perdre. Car c’est ce genre d’infrastructure qui incite les médecins et spécialistes à venir s’établir ici. C’est la grosseur d’une ville sur papier qui joue sur la venue de nouveaux commerces», souligne-t-il.
Bien qu’elle ait commenté sur les médias sociaux, la mairesse de Campbellton, Stéphanie Anglehart-Paulin, a décliné notre demande d’entrevue sur le sujet.
Sur la question, elle s’est contentée de répondre par voie électronique «qu’il faudra éventuellement en discuter (de la régionalisation)» et qu’elle trouvait les commentaires de M. Ramsay «valables». Sur le web, elle a laissé entendre qu’à l’heure actuelle, la seule façon de regrouper la région serait par le biais d’une fusion forcée de la part de Fredericton tellement certaines communautés sont fermées à cette idée.
APPUI MITIGÉ
S’il dit appuyer le conseil municipal de Campbellton dans sa décision en lien avec le Centre civique Memorial, Mark Ramsay n’en est toutefois pas moins critique quant à la façon dont il s’y prend.
«L’idée de demander à la région de contribuer est bonne, mais la méthode est mauvaise», admet l’ancien maire.
«Envoyer des lettres à tous les citoyens du Restigouche pour leur demander de faire pression sur leur conseil respectif, ça ne se fait pas. Vouloir passer par-dessus les conseils municipaux, c’est un manque de respect envers les élus de ces communautés. Et pour une question de cette importance, on ne donne pas seulement un délai de réponse de deux semaines. On prend le temps de s’asseoir et de discuter», dit-il.
Il suggère à la Ville de prendre du recul sur cette question et de prendre le temps de consulter ceux à qui elle demande aujourd’hui des fonds. ■