Victime d’un anévrisme, il est réprimandé lors de son congé de maladie
Paul Bédard, de Beresford, revient de loin.
Garde forestier depuis une trentaine d’années, il a été victime d’une rupture d’anévrisme au cerveau en janvier.
Il allègue aujourd’hui avoir été réprimandé par son employeur – le gouvernement provincial – alors qu’il était en convalescence. Une situation qu’il déplore.
L’accident qui aurait pu lui coûter la vie s’est produit fin janvier après des séances d’entraînement avec ses collègues.
Après avoir passé des analyses à l’Hôpital régional Chaleur, M. Bédard a été transféré d’urgence à l’Hôpital de Moncton pour y subir une intervention chirurgicale.
L’opération a été un succès, toutefois, il a dû passer plusieurs semaines aux soins intensifs et en réhabilitation.
«Je ne pouvais plus marcher, j’ai perdu la vision du côté gauche, et je n’avais plus de contrôle sur mon bras gauche. Je suis sorti de l’hôpital au début mars et je devais continuer ma réhabilitation à la maison.»
Il n’imaginait cependant pas que sa période de réhabilitation allait être si mouvementée. Alors qu’il était toujours en congé de maladie à la maison, il dit avoir reçu une lettre de réprimande des ressources humaines du ministère de la Justice et de la Sécurité publique.
«On m’a envoyé cette lettre de réprimande parce que j’ai envoyé des courriels aux politiciens pour dire que les gardes forestiers subissent trop de pression de la part des superviseurs et de la haute direction», allègue-t-il.
«Lorsque j’ai eu connaissance du contenu de la lettre, j’ai failli m’évanouir. La situation pouvait être pire que cela, heureusement qu’on m’a retiré mes armes à feu. C’est inadmissible de recevoir une lettre d’un haut fonctionnaire alors que tu te bats pour retrouver un semblant de vie.»
Quelques jours après avoir eu la lettre de réprimande – qu’il dit avoir déchirée et que nous n’avons donc pas pu consulter – M. Bédard a décidé d’envoyer à nouveau des courriels à certains politiciens, dont le premier ministre de la province, ainsi que le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Denis Landry.
«À la place de faire appel à mon syndicat, j’ai jugé bon d’interpeller directement les politiciens de me venir en aide. Je suis harcelé par mon employeur qu’est la province lors de ma convalescence. Je n’ai eu aucune réponse de leur part. Par contre, je n’ai plus eu de lettres depuis, je ne sais pas s’ils ont réglé le problème à l’interne.»
Le service des communications du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, dans un courriel envoyé à l’Acadie Nouvelle mentionne «qu’il est inapproprié pour un employeur de discuter d’une question de ressources humaines avec une personne autre que l’employé et, parfois, avec son syndicat».
Le gouvernement ajoute simplement qu’il s’efforce de traiter ses employés «avec équité, respect et dignité» et que et «les employés disposent d’un certain nombre d’options pour accéder aux services de ressources humaines». ■