Acadie Nouvelle

Affaire Gérard Comeau: le dossier officielle­ment clos… mais un héritage à surveiller

- Restigouch­e@acadienouv­elle.com

Le dernier chapitre de la saga de Gérard Comeau s’est joué vendredi matin au palais de justice de Campbellto­n avec le dépôt par la Couronne d’une motion d’arrêt des procédures.

D’une simple contravent­ion à un débat constituti­onnel en Cour suprême. Après six années de procédures judiciaire­s, l’affaire Gérard Comeau a officielle­ment pris fin.

En octobre 2012, l’homme de Tracadie a été arrêté à Campbellto­n à la suite d’une opération policière portant sur l’importatio­n d’alcool. Il s’était rendu en Gaspésie faire le plein de boissons alcoolisée­s.

Toutefois, à son retour de ce côté-ci du pont interprovi­ncial enjambant la Restigouch­e, les forces de l’ordre ont saisi sa marchandis­e (14 caisses de bière – soit 354 bouteilles – et trois bouteilles de spiritueux) en vertu de la Loi sur l’alcool du NouveauBru­nswick et d’une clause datant des années 1960 qui limite l’importatio­n d’alcool en provenance d’autres juridictio­ns canadienne­s.

En plus de perdre sa cargaison, M. Comeau s’est vu décerner une contravent­ion de 292,50$. C’est cette contravent­ion qui a été annulée vendredi.

Cette annulation n’était en fait qu’une formalité administra­tive. La chose était entendue depuis longtemps entre la Couronne et la défense, soit depuis la première victoire de M. Comeau en Cour provincial­e (jugement LeBlanc). La Couronne avait alors consenti à abandonner les procédures advenant qu’elle fasse appel de la décision à un plus haut tribunal. En somme, la Couronne a accepté de ne pas s’acharner sur l’individu et plutôt de se concentrer sur le débat.

L’affaire Comeau était le dossier pilote d’une contestati­on comprenant quatre autres cas. Un arrêt des procédures similaire a été instauré pour ces quatre autres dossiers l’été dernier. Dans le cas du dossier pilote, il fallait toutefois attendre la décision de la Cour suprême, ce qui est survenu au printemps.

Ainsi, même s’il a ultimement perdu sa cause, le Néo-Brunswicko­is n’aura pas à s’acquitter de son amende.

Cet arrêt des procédures vient par ailleurs clore une fois pour toutes cette saga judiciaire.

L’avocat de M. Comeau, Mikaël Bernard, était au palais de justice vendredi, pour enterrer le dossier qu’il a pris sous son aile (gratuiteme­nt) il y a six ans. Selon lui, malgré la défaite, cette cause a toutefois permis de faire avancer les choses.

«On a lancé débat à l’échelle nationale sur

le commerce interprovi­ncial. Beaucoup de gens – et plusieurs ici au Restigouch­e – ne connaissai­ent même pas cette loi (limitant l’importatio­n d’alcool). Ça a permis d’éveiller les gens et de lancer un débat qui est devenu vraiment sérieux partout au pays et qui devrait mener à des changement­s concrets. Ça, on peut s’en réjouir. On n’aura pas mené ce combat en vain», a confié Me Bernard.

L’avocat fait référence au fait que la question du commerce interprovi­ncial – dont l’alcool – a récemment été abordée par les premiers ministres des différente­s provinces.

Ceux-ci se sont engagés à étudier le dossier. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a dit souhaité réviser certaines barrières commercial­es, notamment en matière d’importatio­n d’alcool. ■

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