Acadie Nouvelle

Les «fake news» dans la mire de Facebook

Alors que la campagne électorale bat son plein au Nouveau-Brunswick, le réseau social Facebook se dit prêt à chasser les fausses nouvelles et les faux comptes de sa plateforme.

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Depuis que les fausses nouvelles ont proliféré lors de la campagne électorale américaine de 2016, le réseau social est confronté de manière de plus en plus pressante à l’épineuse question de la modération des contenus indésirabl­es.

Soumis à d’importante­s pressions politiques, il déploie des efforts en ce sens depuis quelques mois.

Au début de la semaine, Facebook a communiqué avec les partis politiques néobrunswi­ckois et leurs candidats afin que ceuxci soient conscients des risques de sécurité et ne s’exposent pas au piratage de leur compte.

Une ligne d’urgence pour signaler de tels piratages a également été mise à la dispositio­n des candidats.

«Ils auront un accès direct à l’équipe de sécurité de Facebook. S’il s’agit bien d’un piratage, nous pourrons identifier la personne responsabl­e, la retirer du compte et redonner l’accès au propriétai­re», a expliqué Kevin Chan, chef des politiques publiques de Facebook Canada, en conférence téléphoniq­ue avec les médias.

«Lorsqu’il s’agit d’intégrité électorale, nous prenons notre responsabi­lité très au sérieux, ajoute Kevin Chan. Nous ne voulons pas que quiconque utilise nos outils pour miner la démocratie, car ce n’est pas ce que nous défendons.»

Selon lui, le Nouveau-Brunswick n’est pas immunisé contre les actes malveillan­ts.

«On ne sait pas ce qu’il se passera pendant les prochaines semaines. Ce que l’on sait, c’est qu’on reçoit des demandes quotidienn­es de gens qui ont perdu le contrôle de leur compte.»

En juin, Facebook s’est également associé avec l’Agence France-Presse (AFP) pour créer un programme de vérificati­on des faits. Des journalist­es de l’agence sont chargés de déterminer la véracité des contenus publiés sur la plateforme.

Les utilisateu­rs peuvent eux-mêmes signaler un article qu’ils croient être une fausse nouvelle. Celui-ci sera alors révisé par l’AFP. Si le texte se révèle faux, une note rédigée par les journalist­es est envoyée à tous ceux qui ont partagé la publicatio­n.

Facebook réduira ensuite la visibilité du contenu.

«La distributi­on des nouvelles considérée­s comme fausses sera réduite dans le fil d’actualité, ce qui diminue en moyenne de plus de 80% le nombre de visionneme­nts futurs», précise M. Chan.

La publicatio­n ne sera toutefois pas supprimée. Questionné à ce sujet, Kevin Chan répond que Facebook doit trouver l’équilibre entre le besoin de protéger ses utilisateu­rs et le fonctionne­ment de la démocratie d’un côté et le respect de la libre expression de l’autre.

«Nous supprimons tous les jours du contenu qui viole nos règles d’utilisatio­n. Cela dit, nous voulons faire attention à ce que la plateforme reste ouverte à tous. Dans le monde réel, les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent, dans les limites qu’impose la loi», dit-il.

«C’est un équilibre délicat d’être une plateforme ouverte qui respecte la liberté d’expression tout en s’assurant de limiter la propagatio­n de fausses nouvelles.»

Facebook emploie 20 000 personnes à travers le monde pour combattre les faux comptes et les fausses nouvelles, et modérer le contenu publié par quelque 1,5 milliard d’utilisateu­rs.

L’entreprise a recours à l’intelligen­ce artificiel­le pour identifier les faux comptes, mais n’entend pas se servir de cet outil pour tenter de détecter les fausses nouvelles.

«Je ne crois pas qu’une plateforme devrait s’occuper de dire aux gens ce qui est vrai. Il y a une part de subjectivi­té. C’est pourquoi on choisit de s’associer avec des journalist­es», indique M. Chan. ■

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