Le PL en avance à Moncton, le PC en tête à Saint-Jean
Les électeurs de Moncton appuient majoritairement Brian Gallant, ceux de Saint-Jean préfèrent Blaine Higgs, et ceux de Fredericton hésitent entre les deux. Voilà les résultats d’un nouveau sondage électoral effectué dans les trois principaux centres urbains du Nouveau-Brunswick.
Après avoir publié la semaine dernière un sondage indiquant que les libéraux ont une avance de 20 points de pourcentage sur les progressistes-conservateurs dans la province, Corporate Research Associates (CRA) publie une étude qui révèle les tendances dans les centres urbains.
À Moncton, 50% des électeurs décidés appuient les libéraux de Brian Gallant, selon le sondage téléphonique mené du 19 juillet au 8 août.
Les progressistes-conservateurs de Blaine Higgs ont seulement 30% des appuis, alors que le Parti vert et le NPD sont en égalité à 8%. L’Alliance des gens du N.-B. détient 1% des intentions de vote.
À Saint-Jean, c’est le contraire. La firme néo-écossaise a révélé que 49% des électeurs décidés ont l’intention de voter pour le Parti progressiste-conservateur, alors que 31% d’entre eux comptent voter pour le Parti libéral. Ils sont suivis dans l’ordre par le NPD (10%), le Parti vert (5%) et l’Alliance (4%).
À Fredericton, les deux partis principaux n’ont pas réussi à creuser l’écart. Près d’un tiers des électeurs décidés comptent voter pour le Parti progressiste-conservateur (32%), ce qui n’est guère plus que les appuis du Parti libéral (30%).
La capitale démontre aussi le plus fort appui au Parti vert, qui détient 22% des intentions de vote. L’Alliance des gens connaît plus de succès dans cette ville, à 11%. Seulement 5% des répondants de la capitale ont dit qu’ils ont l’intention de voter pour le NPD.
Le nombre d’électeurs indécis demeure relativement élevé dans les trois villes, soit 37% à Moncton et à Saint-Jean de même que 30% à Fredericton. À Moncton, 6% des répondants ont refusé de dire leur préférence, chiffre qui s’élève à 4% à Saint-Jean et 10% à Fredericton. Quant aux personnes qui n’appuient aucun parti ou qui n’ont pas l’intention de voter, elles représentaient 5% des répondants à Moncton, 4% à Saint-Jean et 3% à Fredericton.
La marge d’erreur du sondage est de 7,9% à Moncton, de 6,8% à Saint-Jean et de 6,5% à Fredericton, 19 fois sur 20. Le nombre d’électeurs décidés dans chaque région parmi les personnes contactées était 155 à Moncton, 210 à Saint-Jean et 229 à Fredericton.
L’échantillon total pour les trois villes, incluant les indécis, était de 1100 répondants. ■
Lors d’une conférence de presse à Moncton, lundi, le chef du Parti progressisteconservateur a affirmé que la province est capable de respecter ses engagements envers l’environnement «sans avoir besoin de fonds provenant des poches des contribuables».
Il s’est engagé à ne pas imposer une taxe sur le carbone aux Néo-Brunswickois, en plus de lutter devant les tribunaux contre les efforts de taxation sur le carbone du gouvernement fédéral.
Il a également promis de rembourser toute taxe sur le carbone imposée par Ottawa avec des allègements fiscaux.
«Des experts affirment que la taxe sur le carbone va ajouter 12 cents le litre au prix de l’essence. Une taxe sur l’essence va enlever 1200$ par an des poches de chaque famille néo-brunswickoise. C’est 100$ par mois que les familles devraient utiliser pour rendre leur vie meilleure.»
«Cette élection revient à un choix simple: voulez-vous de nouvelles taxes avec aucun résultat, ou de meilleurs résultats avec aucune nouvelle taxe?»
M. Higgs assure que son parti aura un plan qui permettra à la province d’atteindre ses objectifs en lien avec le carbone et ses engagements découlant de l’Accord de Paris sur le climat. Il a notamment l’intention de miser sur des investissements dans les sciences.
«En tant qu’une des deux provinces qui atteignent leurs cibles (sur le climat), le Nouveau-Brunswick a mérité le droit de choisir comment il va de l’avant.»
Pour Thomas Raffy, PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, la question va au-delà du simple «oui» ou «non» à la taxe sur le carbone.
«On veut voir une vision à long terme. Peu importe si les partis veulent ou ne veulent pas (la taxe sur le carbone), quel est leur plan à long terme pour protéger l’environnement?»
«S’il faut l’imposer, autant s’assurer que les fonds soient utilisés pour récompenser les entreprises qui doivent investir dans de nouveaux équipements et de nouvelles procédures, et pas pour un dossier non connexe comme payer la dette.»
Brian Gallant, chef des libéraux, et David Coon, chef du Parti vert, ont tous les deux avancé que le plan de M. Higgs manque de substance.
«La meilleure chose que Blaine Higgs a réussi à proposer est que «la technologie va nous sauver. Ce n’est pas acceptable. Ça nous prend un véritablement plan pour propulser la transition vers les énergies vertes et protéger les gens des conséquences des changements climatiques. Je ne vois aucun plan du côté des progressistes-conservateurs concernant ces questions», affirme M. Coon.
«Le dossier devant les tribunaux (contre le plan fédéral de taxe sur le carbone) n’a pas de vraie chance à réussir. L’absence d’un plan de Blaine Higgs et des conservateurs veut dire que le gouvernement fédéral va intervenir en imposant sa propre taxe, ce que nous ne croyons pas être la meilleure option pour la province», mentionne M. Gallant.
En décembre 2017, le gouvernement de M. Gallant a dévoilé son plan sur la tarification du carbone. Les libéraux ont transféré une partie des revenus de la taxe sur l’essence et les carburants dans un nouveau fonds pour financer des mesures d’adaptation et de lutte au réchauffement de la planète.
La ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a affirmé que le plan de l’équipe de M. Gallant ne va pas assez loin, car il ne «créera pas d’incitatif à réduire la pollution». Ottawa pourrait ainsi intervenir en appliquant une taxe fédérale sur le carbone au N.-B. ■