Acadie Nouvelle

La petite séduction

- Roger Oullette

Les libéraux avec à leur tête Donald Arseneault ont jubilé lorsque les délégués ont élu à la suite d’un troisième tour un unilingue anglophone, Blaine Higgs, comme chef du Parti progressis­te-conservate­ur en novembre 2016. Donald Arseneault, alors ministre dans le gouverneme­nt de Brian Gallant, s’était même invité sur le plancher de la convention progressis­te-conservatr­ice pour y être ensuite expulsé par des agents de sécurité. De la vraie téléréalit­é!

Lors de cette convention à la direction, la forte majorité des délégués étaient anglophone­s et la petite poignée de francophon­es n’y a pas fait le poids. Le Parti progressis­te-conservate­ur a fait le pari de reconquéri­r le vote des francophon­es avec un chef unilingue anglophone.

Blaine Higgs s’était engagé après sa victoire à devenir bilingue d’ici aux élections de 2018. Il n’a visiblemen­t pas pu tenir sa promesse puisqu’il a renoncé à participer à un débat des chefs en français. Il ne pourra pas bénéficier de cette tribune pour mieux se faire connaître chez les francophon­es.

En l’absence d’un chef bilingue, le Parti progressis­te-conservate­ur a quand même pu dénicher quelques candidats francophon­es crédibles afin de séduire l’électorat acadien. Blaine Higgs a tout au plus pu se faire rassurant quant au sort réservé par son parti aux langues officielle­s dans cette province. Nous sommes loin de la grande séduction que ce parti avait déployée sous le leadership de Richard Hatfield à la fin des années 1970 et au début des années 1980.

L’adoption de la Loi sur l’égalité des deux communauté­s linguistiq­ues a été un signal fort à l’endroit des francophon­es.

Ceux-ci lors des élections de 1982 avaient pour la première fois de l’histoire fait élire plusieurs candidats progressis­tes-conservate­urs.

Avec David Alward, un chef perçu comme sympathiqu­e à l’endroit des francophon­es, le Parti progressis­teconserva­teur avait connu la défaite dans 15 des 16 circonscri­ptions majoritair­ement francophon­es lors des élections de 2014.

La pente sera des plus abruptes pour Blaine Higgs le 24 septembre. Le chemin de la victoire est mathématiq­uement possible pour les progressis­tesconserv­ateurs sans l’appui des francophon­es, mais des plus étroits. ■

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