La pression s’intensifie sur la gestion de l’offre
Alors que le Canada réintègre la table de négociation pour un renouvellement de l’ALÉNA, deux des principaux lieutenants de Donald Trump font pression sur le gouvernement Trudeau afin qu’il ouvre son industrie laitière, protégée par un système de gestion de l’offre.
Ces pressions sont exercées au lendemain de l’annonce d’une entente commerciale à deux, entre les ÉtatsUnis et le Mexique, qui pourrait, selon le président Trump, remplacer l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Le président des États-Unis a d’ailleurs réitéré lundi ses attaques contre l’industrie laitière canadienne. Il a aussi exigé que le Canada s’entende d’ici vendredi, date à laquelle la MaisonBlanche prévoit donner au Congrès son préavis obligatoire de 90 jours pour tout nouvel accord commercial international.
En mêlée de presse à Longueuil, mardi après-midi, le premier ministre Justin Trudeau s’est néanmoins montré impassible.
«Ma position sur la protection de la gestion de l’offre n’a pas changé», a-t-il réaffirmé.
Son gouvernement s’était formellement engagé à maintenir ce mécanisme, mais le Canada a déjà montré par le passé un peu de flexibilité pour accorder à ses partenaires un accès limité au marché laitier - notamment lors des négociations pour un accord de libreéchange avec l’Union européenne. Juste avant le retour à Washington des négociateurs canadiens, mardi, Larry Kudlow, directeur du Conseil économique national du président américain, et Wilbur Ross, secrétaire au Commerce, ont déclaré dans des entrevues séparées que les concessions du Canada sur les produits laitiers seraient essentielles pour obtenir un accord d’ici vendredi. Le secrétaire Ross a ainsi estimé que le Canada a «peut-être des problèmes avec le genre de concessions dont nous avons besoin».
«Ils ont été très durs avec nos agriculteurs, en particulier nos producteurs laitiers. Le président a clairement indiqué que c’était inacceptable», a soutenu M. Ross dans une entrevue à la chaîne Fox Business News, mardi matin.
Toujours à Fox, le conseiller économique Kudlow a déclaré que le président Trump «aimerait» conclure un accord avec le Canada, mais pas au détriment «de l’économie américaine, de la main-d’oeuvre américaine et des agriculteurs américains».
La veille, le président Trump avait repris sa rhétorique contre les producteurs laitiers canadiens. «Vous savez, ils ont des droits de douane de près de 300% sur certains de nos produits laitiers c’est inacceptable», a-t-il soutenu. – La Presse canadienne