ÉLECTIONS 2018 : LES ENJEUX ÉCONOMIQUES
La campagne électorale provinciale bat son plein au Nouveau-Brunswick et, déjà, plusieurs enjeux électoraux à saveur économique alimentent les débats entre les partis. Nous vous en présentons ici quelques-uns pour mieux discuter de leurs impacts potentiels sur nos entreprises et notre économie.
SALAIRE MINIMUM
La question des augmentations du salaire minimum a refait surface quand le Parti libéral a promis de l'augmenter progressivement à 14 $ l'heure d'ici 2022. Les Conservateurs et l'Alliance du peuple avancent que les hausses du salaire minimum devraient plutôt être liées à l'inflation, tandis que le NPD et les Verts affirment que la proposition des Libéraux n'est pas suffisante et qu'on devrait augmenter le salaire minimum à 15 $ l'heure (NPD) et à 15,25 $ (Parti vert). Cette mesure populaire auprès de l'électorat ne coûterait rien au gouvernement élu, puisque le fardeau financier de cette promesse est refilé aux entreprises. Une telle augmentation constituerait un coût additionnel onéreux qui entraverait la croissance de nos entreprises si des mesures compensatoires ne l'accompagnent pas. En effet, nos entreprises devront trouver des moyens pour absorber des augmentations du salaire minimum et certaines mesures pourraient toucher directement les travailleurs avec des réductions d'heures de travail ou même carrément des suppressions de postes. D'autres entreprises pourraient se voir contraintes à refiler ces augmentations aux consommateurs en augmentant le prix de leurs produits et services.
TARIFICATION DU CARBONE
Le Parti progressiste-conservateur fait de l'élimination de la tarification du carbone l'un de ses principaux chevaux de bataille, tandis que les Libéraux maintiennent leur plan de transférer une part des revenus de la taxe sur l'essence et le carburant à un fonds pour financer des mesures d'adaptation au réchauffement climatique et de lutte contre celui-ci. Une question demeure : quelle est la vision à long terme de nos partis politiques provinciaux pour protéger l'environnement et pour stimuler l'innovation liée à l'environnement? Sans une vision, une planification et des mesures à long terme, il sera très difficile pour nos entreprises et la population d'accepter une nouvelle taxe. Elles doivent avoir l'assurance que la tarification du carbone aura des bénéfices à long terme pour leur entreprise, leur région, leur communauté et que des occasions d'affaires y sont rattachées en matière d'innovation et de potentiel de développement de nouveaux marchés. Nous exhortons donc les partis politiques provinciaux à préciser davantage leur vision et leur planification à long terme pour permettre à nos entreprises et à notre population de s'adapter aux changements inévitables de comportements et d'habitudes afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
TOUR D’HORIZON DES AUTRES ANNONCES
Au Conseil économique du Nouveau-Brunswick, nous voyons d'un bon oeil la proposition des Libéraux de créer un nouveau ministère consacré aux petites entreprises. Il reste à voir dans les détails comment cette nouvelle structure soutiendrait et appuierait réellement nos entreprises.
La question du moratoire sur le gaz de schiste a également refait surface quand le Parti progressisteconservateur a entrouvert la porte à son exploitation. Bien que ce dossier suscite des discussions et des débats dans nos communautés, nous aimerions connaître davantage les plans des partis politiques pour le développement de nos ressources naturelles et des énergies renouvelables.
En ce qui a trait au soutien à nos entreprises, le Parti progressisteconservateur propose de revoir la réglementation entourant l'octroi de contrats gouvernementaux pour favoriser les entreprises du Nouveau-Brunswick, ce qui pourrait s'avérer positif pour nos PME qui n'auront pas à concurrencer contre de très grandes entreprises de l'extérieur. Cependant, des promesses similaires ont été faites lors de précédentes élections, sans pour autant offrir des résultats concrets. Il ne faut pas non plus oublier que nos entreprises obtiennent des contrats dans d'autres provinces grâce aux ententes interprovinciales. L'achat local et le soutien aux entreprises du Nouveau-Brunswick sont également présents dans la plateforme du Parti vert, qui exigera aux différents ministères et institutions publiques d'augmenter leurs achats de produits locaux d'au moins 10 %.
L'annonce par le Parti libéral de geler les tarifs d'Énergie NB pour les clients résidentiels et petites entreprises pour une durée de quatre ans a suscité beaucoup de réactions. Beaucoup de questions se posent à la suite de cette annonce : qu'en sera-t-il des moyennes et grandes entreprises? Quelles seront les conséquences d'une telle décision sur les finances d'Énergie NB et sur celles de la province? Et à quoi devons-nous nous attendre financièrement lorsque ce gel viendra à échéance dans quatre ans?
Enfin, le Parti progressisteconservateur a également fait l'annonce d'un crédit d'impôt d'une durée d'un an aux entreprises existantes pour chaque emploi créé dans la province, une annonce qui semble être une extension de l'Initiative promesse d'emploi et du Fonds d'emploi pour les jeunes. Est-ce que ce crédit d'impôt inclura également nos étudiants internationaux qui obtiennent leur diplôme de l'un de nos établissements postsecondaires? Nos entreprises et nos communautés pourraient bénéficier de cette maind'oeuvre directement formée dans nos établissements universitaires.
Nous pouvons voir que depuis une dizaine de jours, les dossiers économiques ne manquent pas à cette course électorale et nous vous invitons à en discuter davantage avec les candidats de tous les partis. CETTE SECTION EST PRODUITE EN PARTENARIAT AVEC