Acadie Nouvelle

Le suspect de la fusillade de Fredericto­n apparaît dans une vidéo

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L’homme qui aurait assassiné quatre personnes le mois dernier à Fredericto­n apparaît dans une vidéo tournée l’an dernier lors d’une manifestat­ion contre «l’immigratio­n musulmane» devant l’Assemblée législativ­e du NouveauBru­nswick.

L’entrevue de sept minutes et demie avec Matthew Raymond a été filmée le 3 juin 2017 par le blogueur Charles LeBlanc.

Matthew Raymond, âgé de 48 ans, aurait ouvert le feu sur quatre personnes par la fenêtre de son appartemen­t, le 10 août, tuant deux civils et deux policiers appelés sur les lieux.

Le blogueur LeBlanc conteste à plusieurs reprises la véracité d’affirmatio­ns de M. Raymond, et sa tendance à se fier à internet pour fonder ses allégation­s.

Dans la vidéo, Matthew Raymond, citant internet comme source, déclare ainsi que des immigrants musulmans ont déjà obtenu le retrait d’une croix sur une église de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. La Presse canadienne n’a pu trouver aucune trace d’un tel retrait, mais il y a cinq ans, une école secondaire a retiré un crucifix du côté d’un bâtiment, à la demande d’un parent.

Dans la vidéo, M. Raymond fonde ses allégation­s sur des souvenirs de recherches menées en ligne.

«J’ai entendu dire qu’à St. John’s, on leur avait dit de décrocher la croix d’une église catholique. Cela arrive en GrandeBret­agne. Cela arrive dans le monde entier», soutient-il. Lorsque M. LeBlanc lui demande ses sources, il répond: «internet», sans fournir plus de détails.

M. Raymond portait également ce jour-là un panneau sandwich sur lequel on pouvait lire des slogans contre la charia et critiquant la motion M-103, adoptée à la Chambre des communes. La motion condamnait l’islamophob­ie et «toutes les formes de racisme et de discrimina­tion religieuse systémique­s».

Dans la vidéo, le blogueur LeBlanc demande à M. Raymond s’il souffre d’une maladie mentale; l’accusé répond que non.

Brendan Doyle, propriétai­re d’un café de Fredericto­n, avait déclaré au lendemain de la fusillade que M. Raymond venait presque tous les jours depuis huit ans dans son établissem­ent, aujourd’hui disparu.

Mais un jour, M. Doyle a dû lui demander de quitter le café parce qu’il dérangeait d’autres clients avec ses opinions anti-musulmanes. ■

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