Sans l’achat, Trans Mountain «serait mort», dit Trudeau
Sans l’intervention du gouvernement, le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain n’aurait jamais pu voir le jour, selon Justin Trudeau.
Le premier ministre a tenu ces propos lors de son passage à Edmonton, mercredi, en marge d’une conférence de presse pour inaugurer un nouveau centre de recherche au Northern Alberta Institute of Technology.
«Si ce projet était encore dans les mains d’une compagnie privée, ce projet n’avancerait plus, a soutenu M. Trudeau. Il serait mort aujourd’hui à cause du jugement de la Cour d’appel.
«Ce qu’on a fait pour prendre le contrôle de ce projet nous permet maintenant de refaire les étapes nécessaires pour pouvoir construire cet oléoduc essentiel», a-t-il ajouté.
La Cour d’appel fédérale a annulé la semaine dernière la décision du cabinet autorisant les travaux d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, qui triplera la quantité de pétrole acheminé de l’Alberta vers le port de Burnaby, en Colombie-Britannique.
Le tribunal a estimé que les consultations avec les communautés autochtones effectuées par le gouvernement n’avaient pas été adéquates et que l’impact de l’augmentation du trafic de pétroliers sur la population d’épaulards dans l’océan Pacifique n’avait pas été suffisamment pris en compte par l’Office national de l’énergie.
«Nous examinons plusieurs options, incluant le dépôt d’un projet de loi, la possibilité de faire appel et nous étudions aussi ce que nous devons faire pour respecter le jugement», a détaillé M. Trudeau.
Ces propos contrastent avec ceux qu’il avait tenus plus tôt dans la journée. Le premier ministre avait alors accueilli froidement la suggestion de l’Alberta, qui propose que le gouvernement fédéral adopte une loi ou fasse appel en Cour suprême d’un récent jugement du tribunal, afin d’amorcer rapidement les travaux d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain.
Dans une entrevue à une station de radio d’Edmonton, mercredi, le premier ministre avait affirmé que le recours à ce qu’il appelle des «astuces» afin de faire avancer le projet pourrait être satisfaisant à court terme, mais mènerait éventuellement à d’autres batailles judiciaires.
Le premier ministre Trudeau devait rencontrer la première ministre de l’Alberta mercredi dans le cadre de sa visite à Edmonton. Au lendemain du jugement de la Cour d’appel fédérale, Rachel Notley avait retiré l’appui de sa province à la stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques. Elle avait demandé au gouvernement fédéral qu’il fasse appel de la décision ou qu’il trouve une solution législative.
M. Trudeau avait manifesté peu d’enthousiasme, en début de journée mercredi, à l’idée – Archives de faire appel du jugement. Il avait répété que son gouvernement se plierait à la décision du tribunal en procédant à plus de consultations avec les Autochtones et en menant davantage d’études sur les impacts environnementaux du projet. ■