Donald Trump réfute le contenu du livre de Bob Woodward
Le président Donald Trump a affirmé mercredi qu’il est «exactement l’opposé» du portrait brossé par Bob Woodward dans un nouveau livre qui ébranle la Maison-Blanche, dans lequel d’anciens et actuels collaborateurs traitent M. Trump d’«idiot» et de «menteur».
M. Trump s’est plaint sur Twitter que des gens puissent «s’en tirer» avec de telles descriptions et a de nouveau suggéré de modifier les lois sur la diffamation. La porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a déclaré au réseau Fox qu’elle n’avait pas discuté avec M. Trump de la possibilité de déposer une plainte en diffamation.
Dans ce livre du célèbre journaliste Bob Woodward, qui a contribué à dévoiler le scandale du Watergate ayant mené à la démission du président Richard Nixon, des collaborateurs de M. Trump mettent en doute le jugement du président et affirment qu’ils ont subtilisé des documents dans son bureau pour l’empêcher de se retirer de deux accords commerciaux.
L’Associated Press a obtenu un exemplaire de Fear: Trump in the White House mardi, une semaine avant sa sortie officielle.
Sur Twitter, M. Trump a affirmé que les citations et les histoires rapportées dans le livre étaient des «fraudes et une escroquerie du public», ajoutant que le secrétaire à la Défense Jim Mattis et le chef de cabinet John Kelly avaient nié avoir tenu des propos critiques à son endroit.
Concernant ces collaborateurs qui auraient fait disparaître des documents de son bureau pour l’empêcher de prendre des décisions impulsives, M. Trump a déclaré au site conservateur The Daily Caller que «personne ne (lui) a rien pris».
Mercredi, sur Twitter, M. Trump a semblé se défendre davantage en disant: «Je suis impitoyable envers les gens et si je ne l’étais pas, rien ne se ferait.»
Dans une déclaration au Washington Post, M. Woodward a affirmé qu’il maintenait tous les propos rapportés dans son livre.
Devant les journalistes à la MaisonBlanche, Mme Sanders a déclaré que le livre ne décrivait pas fidèlement l’administration, ajoutant que cela avait été «assez largement réfuté».
TRUMP TRAITE GIULIANI DE BÉBÉ
L’avocat personnel de M. Trump, Rudy Giuliani, a contesté mercredi sur Twitter la façon dont il est présenté dans le livre, en affirmant que «l’incident à (son) sujet est complètement faux» et que M. Woodward «ne l’a jamais appelé».
Dans le livre, M. Trump s’en prend M. Giuliani après que celui-ci eut participé à des émissions télévisées pour défendre le candidat Trump dans la foulée des enregistrements obtenus par «Access Hollywood», dans lesquels il tient des propos méprisants envers les femmes. Qualifiant M. Giuliani de «bébé», M. Trump dit: «Je n’ai jamais vu une pire défense de ma vie. Ils vous ont enlevé votre couche juste là. Vous êtes comme un petit bébé qui devait être changé. Quand allezvous être un homme?»
Tard mardi, M. Trump a par ailleurs nié sur Twitter avoir qualifié le procureur général Jeff Sessions d’«arriéré mental» et d’«homme du Sud idiot», comme le prétend le livre.
Le président a insisté sur le fait qu’il n’avait «jamais utilisé ces termes concernant qui que ce soit, y compris Jeff», ajoutant qu’«être un homme du Sud est une excellente chose». M. Sessions a été la cible de la colère de M. Trump depuis qu’il s’est récusé de l’enquête en Russie.
La publication du livre de M. Woodward est attendue depuis des semaines, et les actuels et anciens responsables de la MaisonBlanche estiment que presque tous leurs collègues ont coopéré avec le célèbre journaliste du Watergate.
La Maison-Blanche a qualifié le livre de «rien d’autre que des histoires fabriquées, plusieurs provenant d’anciens employés mécontents, racontées uniquement pour faire mal paraître le président», selon une déclaration Mme Huckabee Sanders.
Selon le livre, le général Kelly aurait exprimé des doutes sur les facultés mentales de M. Trump, déclarant lors d’une réunion: «Nous sommes dans une maison de fous (crazytown)». Le livre prétend aussi qu’il a traité M. Trump d’idiot, ce que M. Kelly a réfuté mardi.
Le livre indique que l’ancien avocat de M. Trump dans l’enquête sur la Russie, John Dowd, doutait de la capacité du président à éviter de se parjurer s’il était interrogé par le procureur spécial Robert Mueller. M. Dowd a quitté son poste en janvier, apparemment après cette simulation d’interrogatoire désastreuse, selon le livre. «Ne témoignez pas. C’est soit ça, soit une combinaison orange», aurait dit M. Dowd au président.
Dans un communiqué publié mardi, M. Dowd affirme «qu’aucune “séance d’entraînement” ou “reconstitution”» n’a eu lieu. Il nie aussi avoir déclaré que M. Trump risquait de se retrouver dans la combinaison orange des prisonniers.