«CES CANDIDATS NE SONT PAS FOUS»
Une conférence de presse étrange a été organisée par les progressistes-conservateurs, jeudi à Shippagan.
Ils ont lancé le message que l’unilinguisme de Blaine Higgs occupe trop de place dans la campagne et qu’il est temps de parler des «vrais enjeux».
Ils voulaient passer à autre chose. Ironiquement, ils ont réussi à braquer une fois de plus les projecteurs sur cette question épineuse.
Il s’agit d’une stratégie défensive, cela ne fait aucun doute.
Si tout allait comme sur des roulettes sur le terrain, surtout dans les régions majoritairement francophones, ces politiciens auraient consacré leur temps – qui est très précieux à un peu plus de deux semaines des élections – à faire du porte-à-porte dans leur circonscription au lieu de prendre la route pour se rendre au QG de Robert Gauvin.
Cela dit, ces candidats ne sont pas fous.
Ils doivent bien voir que de nombreux électeurs francos hésitent à voter pour le Parti PC parce que son leader ne parle pas leur langue (et aussi parce qu’il a été, il y a de nombreuses années, très hostile envers le bilinguisme officiel).
Je l’ai moi-même constaté la semaine dernière en me promenant dans la Péninsule acadienne pour aller à la rencontre des gens.
À plusieurs reprises, des électeurs qui ne s’identifient pas à une formation politique (et qui font partie d’un groupe convoité de tous bords, tous côtés) m’ont confié que le bilinguisme de Blaine Higgs n’est pas LA question la plus importante à leurs yeux... mais qu’elle est tout de même sur leur radar.
Cela risque de compliquer les choses pour les progressistes-conservateurs dans les régions francophones, où ils rêvent de soutirer des sièges aux libéraux.
N’oublions pas que l’on parle de circonscriptions qui pourraient faire toute la différence si les deux principaux partis remportent à peu près le même nombre de sièges ailleurs dans la province.