Extra-mural: les aînés ne décolèrent pas
Neuf mois plus tard, l’Association francophone des aînés du NouveauBrunswick déplore toujours la décision du gouvernement provincial de transférer les services extra-muraux vers Médavie, un organisme privé à but non lucratif.
La privatisation du Programme extramural et le dossier de la santé en général ont figuré au coeur des discussions de l’assemblée générale annuelle de l’AFANB, qui s’est tenu samedi à l’école La Villa des Amis de Tracadie-Beach.
«On est contre. Cette décision a enlevé au Réseau Vitalité la capacité de gouverner et de gérer l’extra-mural en français. On travaillait avec la régie pour élaborer des programmes dans les communautés, mais le secteur privé est moins porté à vouloir travailler avec les communautés. Ils sont là avec un contrat et un mandat», dit JeanLuc Bélanger, directeur général par intérim de l’AFANB.
L’AFANB travaillait régulièrement avec le Réseau Vitalité pour développer des initiatives communautaires au profit des personnes aînées. Selon les projections, d’ici 2038, plus de 30% de la population du Nouveau-Brunswick sera âgés de 65 ans et plus.
«Beaucoup de gens à la retraite ont des formations professionnelles et beaucoup de connaissances qui pourraient nous aider à gérer le vieillissement dans nos communautés. C’est pour ça qu’on jugeait qu’il était important de travailler avec le Réseau Vitalité et l’extra-mural pour y arriver. Avec le secteur privé, il n’est plus question de travailler avec les communautés.»
L’AFANB soutient également les nombreuses revendications des travailleuses dans le domaine des soins à domicile. Depuis plusieurs années, les représentants du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente bon nombre d’entre elles, demandent notamment une augmentation de salaire de 13,65$ l’heure à 15$ l’heure.
Il espère que le prochain gouvernement mettra sur pied un plan pour ces travailleuses et travailleurs.
«Le gouvernement doit arriver avec des programmes et des projets concrets. Selon nous, le foyer de soins devrait être le dernier recours pour une personne aînée. Il faut avoir des formules pour que les gens puissent rester chez eux le plus longtemps possible.»
De son côté, Solange Haché, présidente de l’organisme, espère que les principaux partis politiques accordent davantage d’attention aux besoins des aînés au cours des prochaines semaines de la campagne électorale.
«C’est décevant et surprenant de constater le peu d’intérêt que les partis politiques accordent aux aînés. Beaucoup de promesses ont été faites, mais peu d’entre elles sont concrètes en ce qui concerne les personnes aînées. Pourtant, nous formons un grand groupe avec un pouvoir économique et social. Si les personnes aînées exercent leur pouvoir politique, je peux vous dire qu’il y a des choses qui vont changer.»
«C’est une grande priorité parce que ce sont les préposées qui s’occupent de nos aînés. Elles sont mal payées et les conditions de travail peuvent être mauvaises.»