Acadie Nouvelle

Travailleu­rs saisonnier­s: unis pour trouver une solution «définitive» au «trou noir»

- David.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Pierre Céré, Julie Brassard et Fernand Thibodeau ont plusieurs points en commun. Les trois sont connus dans leur région comme étant de grands défenseurs des droits des travailleu­rs saisonnier­s. Depuis plusieurs mois, ils essaient également d’obtenir un tête-àtête avec Jean-Yves Duclos, ministre fédéral responsabl­e du dossier de l’assurance-emploi.

Ces porte-parole de groupes de l’est du Canada qui défendent les travailleu­rs saisonnier­s entendent maintenant unir leurs forces afin de continuer de mettre de la pression sur le gouverneme­nt fédéral. Leur but ultime est trouver une solution définitive au problème du «trou noir».

Ils ont fait part de leurs intentions samedi après-midi lors d’une réunion publique à Inkerman, dans la Péninsule acadienne. Près de 400 personnes ont rempli la salle communauta­ire de l’endroit pour entendre le message.

Selon eux, les récentes mesures annoncées par Ottawa ne vont pas assez loin.

À la fin août, le ministre Duclos a souligné que le gouverneme­nt fédéral investira 189 millions $ pour mettre sur pied un nouveau projet pilote visant à offrir jusqu’à cinq semaines supplément­aires de prestation­s régulières de l’assurance-emploi aux travailleu­rs des industries saisonnièr­es admissible­s dans 13 régions du pays.

Selon Pierre Ceré, porte-parole du Conseil national des chômeurs, les 13 régions ciblées par Ottawa doivent maintenant être reconnues comme étant des régions protégées où les critères d’admissibil­ités à l’assurance-emploi sont assouplis. Pour les travailleu­rs d’industries saisonnièr­es, il s’agirait de travailler un minimum de 420 heures pour obtenir 35 semaines de prestation­s.

À l’heure actuelle, un travailleu­r de la zone Restigouch­e-Albert, qui comprend la Péninsule acadienne, doit obtenir 490 heures assurables de travail pour recevoir du chômage pendant un minimum de 23 semaines. Les calculs sont basés sur le taux de chômage dans les zones économique­s de l’assurancee­mploi.

«Il reste encore du chemin à faire. Il ne faut pas lâcher. Il faut canaliser notre énergie et poursuivre le travail de pression et de mobilisati­on», a souligné Pierre Céré.

Les travailleu­rs saisonnier­s de la région du Charlevoix, au Québec, ont récemment vécu une situation à la fois encouragea­nte et démoralisa­nte, selon le point de vue. En moins d’une année, le taux de chômage dans la Région économique de l’assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent-Côte-Nord est passé d’environ 9% à 6,5%.

Un travailleu­r saisonnier de cette région doit maintenant travailleu­r 665 heures pour toucher à 15 heures de prestation­s.

«Ce n’est pas suffisant. On a déjà fait des actions pour tenter de changer les choses», explique Julie Brassard, directrice du Mouvement Action Chômage Charlevoix.

La militante espère que cette rencontre dans la Péninsule acadienne permettra à plusieurs organismes de parler d’une même voix.

«Quand on travaille chacun de notre côté, on a moins de poids. Si on se regroupe, on sera plus fort!»

Fernand Thibodeau, porte-parole du Comité d’action de l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne, a le vent dans les voiles. Samedi après-midi, la foule a accueilli ses propos par une salve d’applaudiss­ements.

Au fil des derniers mois, les nombreuses actions menées par Fernand Thibodeau et les membres du comité d’action ont permis de remporter quelques victoires majeures auprès du fédéral, dont un engagement d’investir 230 millions $ au cours des prochaines années dans le programme de l’assurance-emploi et la création du projet pilote qui offre cinq semaines de prestation­s additionne­lles.

«Les cinq semaines de prestation­s supplément­aires qui ont été annoncées il y a quelques semaines, c’est le fruit de votre mobilisati­on», a reconnu Pierre Céré.

Fernand Thibodeau espère maintenant que l’expression «l’union fait la force» prendra tout son sens.

«Je pense que notre comité a réussi à donner naissance à un gros bébé qui deviendra une grande force nationale. Je pense qu’on va s’unir pour travailler encore plus fort!» ■

 ??  ?? Afin de symboliser leur nouvelle alliance, Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs, basé au Québec, a brandi le drapeau du Nouveau-Brunswick. Alma Breau-Thibodeau, présidente du Comité d’action de l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne, a brandi le drapeau du Québec. Le drapeau acadien est porté par Alain Cormier, vice-président du comité. - Acadie Nouvelle: David Caron
Afin de symboliser leur nouvelle alliance, Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs, basé au Québec, a brandi le drapeau du Nouveau-Brunswick. Alma Breau-Thibodeau, présidente du Comité d’action de l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne, a brandi le drapeau du Québec. Le drapeau acadien est porté par Alain Cormier, vice-président du comité. - Acadie Nouvelle: David Caron
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