Protection des baleines noires: des actions «extrêmement efficaces», selon Ottawa
Un an après les pertes dévastatrices essuyées par la population de baleines noires de l’Atlantique Nord, les autorités canadiennes affirment que les mesures adoptées pour protéger cette espèce en voie de disparition ont porté fruit.
Alors que la saison de pêche estivale dans le golfe du Saint-Laurent tire à sa fin, Pêches et Océans Canada a confirmé vendredi qu’aucune baleine n’était morte à la suite d’une collision avec un bateau ou d’un empêtrement dans engin de pêche causes de la plupart des décès recensés l’été précédent.
Un total de 17 baleines noires sont mortes l’an dernier, dont 12 dans les eaux canadiennes - ce qui laissait craindre que leur population s’approche rapidement de l’extinction.
Le gouvernement fédéral a réagi à ces préoccupations en adoptant une série de mesures préventives, notamment des restrictions de vitesse pour les bateaux, une surveillance accrue et une série de fermetures de zones de pêche dans les régions où des baleines noires ont été repérées.
Certaines de ces mesures se sont montrées impopulaires auprès des pêcheurs, mais le porte-parole du ministère des Pêches, Adam Burns, assure qu’elles se sont avérées «extrêmement efficaces». Il resterait moins de 450 baleines noires de l’Atlantique Nord dans le monde et de ce nombre, seulement une centaine de femelles en âge de se reproduire.
Pas moins de 135 baleines noires ont été aperçues cet été dans le sud du golfe du Saint-Laurent, comparativement à 114 observations confirmées l’an dernier. Cependant, aucun baleineau n’a été observé, une information troublante qui soulève de nouvelles inquiétudes quant au sort de ces cétacés.
«Nous savons que les mesures que nous avons mises en place cette année ont eu de réelles répercussions économiques sur certaines communautés, a-t-il reconnu. Mais c’est un pas en avant important pour les mesures de gestion que nous avons mises en place.»
LES MESURES TOUJOURS EN PLACE
Les mesures de protection sont d’ailleurs toujours en place, car des baleines ont été récemment aperçues dans le golfe, ainsi que dans le bassin Roseway, au sudouest de la Nouvelle-Écosse, et dans le bassin Grand Manan, dans la baie de Fundy. Les restrictions ne seront levées que lorsque les baleines retourneront dans leurs zones d’hivernage plus au sud, précise M. Burns.
En juin, un groupe de pêcheurs s’était opposé à la fermeture d’une zone de pêche dans la baie de Fundy, dénonçant une réaction excessive à l’observation d’une seule baleine dans le bassin de Grand Manan.
Cette fermeture et d’autres ont touché les pêcheurs à engins fixes avec des permis de pêche au homard, au crabe, au poisson de fond, au hareng et au maquereau. Les pêcheurs de crabe des neiges du golfe ont également été touchés.
M. Burns indique que les fonctionnaires fédéraux se préparent
déjà à la saison prochaine avec une série de consultations auprès de
représentants de l’industrie de la pêche prévues cet automne dans
les provinces de l’Atlantique et au Québec.
En novembre, un comité d’experts en mammifères marins se penchera sur des données scientifiques qui devraient donner une idée plus claire de la répartition des baleines dans la région.
Les responsables des pêches prennent aussi part à des projets pilotes visant à tester des engins de pêche susceptibles de réduire le nombre d’enchevêtrements. ■