Acadie Nouvelle

Les immigrants sans résidence permanente sont privés de l’allocation pour enfants

- Teresa Wright

Les immigrants, réguliers ou irrégulier­s, qui vivent au Canada sans détenir la résidence permanente n’ont pas le droit à l’Allocation canadienne pour enfants - une politique discrimina­toire qui doit être changée, plaident des groupes de lutte contre la pauvreté.

Un nouveau rapport publié vendredi exhorte le gouverneme­nt fédéral à permettre à ces familles de recevoir l’ACE.

Le rapport, intitulé «Every Child Counts» («Chaque enfant compte»), accuse le Canada de considérer les enfants comme «négligeabl­es» en raison du statut légal de leurs parents.

Il soutient que, si le gouverneme­nt canadien tient vraiment à combattre la pauvreté chez les enfants, il doit revoir cette «approche discrimina­toire» et prendre les mesures nécessaire­s pour que tous les enfants du pays puissent s’épanouir et réussir.

Le rapport a été rédigé par une coalition de groupes de lutte contre la pauvreté et de défense des droits des immigrants, qui affirme que refuser cette aide financière aux femmes et aux enfants se trouvant dans une situation précaire après leur arrivée au Canada ne fait qu’aggraver leur vulnérabil­ité.

Selon Anita Khanna, coordonnat­rice de Campaign 2000, un organisme ayant pour Anita Khanna, coordonnat­rice de Campaign 2000. – La Presse canadienne: Justin Tang mission d’éliminer la pauvreté chez les enfants l’obligation du Canada de protéger les au Canada, les immigrants récemment droits de la personne en vertu de la arrivés au pays doivent surmonter Convention relative aux droits de l’enfant divers obstacles liés à leur origine ethnique des Nations Unies. et à la langue, en plus d’afficher un taux de D’après une estimation basée sur des pauvreté beaucoup plus élevé que le reste données préliminai­res, environ 3000 familles des Canadiens. seraient exclues du programme

Mme Khanna croit que priver les familles de l’Allocation canadienne pour enfants immigrante­s d’une aide financière en raison du statut d’immigratio­n des visant justement à lutter contre la pauvreté parents. est injuste. La coalition avance que Inclure ces familles dans le programme, cette politique va même à l’encontre de qui distribue 20 milliards $ annuelleme­nt, coûterait 30 millions $ de plus par année au fédéral, indique la coalition.

L’Allocation canadienne pour enfants est un montant non imposable versé chaque mois pour aider les parents à subvenir aux besoins de leurs enfants de moins de 18 ans.

Les familles dont les parents ne détiennent pas le statut de résident permanent ou qui attendent encore les résultats de l’examen de leur demande d’asile sont toutefois exclues. C’est notamment le cas des dizaines de milliers de personnes qui ont franchi la frontière canadienne de manière irrégulièr­e au cours des 18 derniers mois.

Par conséquent, la coalition demande au gouverneme­nt d’annuler la politique, qui a été mise en place avant l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015 et qui a fait l’objet de nombreuses discussion­s entre les membres de la coalition ainsi que plusieurs ministres et sénateurs.

Dans une déclaratio­n transmise à La Presse canadienne, Valerie Glazer, l’attachée de presse du ministre de la Famille, Jean-Yves Duclos, n’a pas réagi à la revendicat­ion de la coalition, mais a rappelé les initiative­s lancées par le gouverneme­nt Trudeau qui, selon elle, ont permis de sortir 300 000 enfants de la pauvreté.

«La vaste majorité des familles avec des enfants au Canada sont admissible­s à l’Allocation canadienne pour enfants. L’admissibil­ité à l’Allocation est liée au statut légal du ou des parents se trouvant au Canada», a indiqué Mme Glazer. ■

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