Acadie Nouvelle

Barack Obama estime que Trump est le symptôme de la division, pas la cause

- Juana Summers et Sara Burnett

L’ancien président Barack Obama a déclaré vendredi que son successeur était «le symptôme, et non la cause», de la division et de la polarisati­on aux États-Unis.

Selon l’ex-président démocrate, Donald Trump «exploite les ressentime­nts que des politicien­s attisent depuis des années».

«Les politiques de division, de ressentime­nt et de paranoïa ont malheureus­ement trouvé un refuge au sein du Parti républicai­n», qui s’est lié d’amitié avec un ancien dirigeant du KGB soviétique, a-t-il soutenu, en référence au président russe Vladimir Poutine. «Qu’est-il advenu de ce parti?»

M. Obama prononçait un discours à l’Université de l’Illinois à UrbanaCham­paign, où il a accepté un prix. C’est la première fois que l’ex-président prend part activement à la campagne pour les élections de mi-mandat en novembre.

Sur un ton inhabituel­lement direct, mais sans nommer son successeur à la Maison-Blanche, il a clairement exprimé ses inquiétude­s concernant la politique actuelle, et imploré les électeurs – en particulie­r les jeunes – d’aller voter en novembre. «Si vous croyiez que les élections importaien­t peu, j’espère que les deux dernières années vous ont convaincus du contraire», a-t-il lancé.

«Un simple coup d’oeil aux plus récentes manchettes devrait vous faire comprendre que les temps ont bien changé. Les enjeux sont vraiment plus importants. Les conséquenc­es de notre retrait sur les lignes de touche sont plus graves. (...) Cette époque n’est pas normale.»

M. Obama a aussi estimé que les ÉtatsUnis devaient rétablir «l’honnêteté et l’honorabili­té» au sein du gouverneme­nt. «Ce ne devrait pas être une question partisane de dire que nous n’exerçons pas de pression sur le procureur général ou le FBI pour utiliser le système judiciaire afin de punir nos adversaire­s politiques, ou pour demander explicitem­ent au procureur général de protéger les membres de son propre parti contre des poursuites, à l’approche d’une élection.»

«Je n’invente pas ça. Ce n’est pas hypothétiq­ue», a-t-il dit.

DÉNONCER LES SYMPATHISA­NTS NAZIS

L’ex-président a aussi déclaré que les Américains et les politicien­s des deux partis devaient parler haut et fort contre la

Barack Obama discrimina­tion, et «lutter clairement et sans équivoque contre les sympathisa­nts nazis». L’été dernier, après les manifestat­ions violentes de Charlottes­ville, en Virginie, le président Trump avait d’abord mis sur le même pied les manifestan­ts d’extrême droite et les contre-manifestan­ts antiracist­es, en dénonçant la «violence venant des divers camps».

«Est-ce si difficile d’affirmer simplement que les nazis sont mauvais?», a demandé M. Obama vendredi.

Lors d’un rassemblem­ent partisan au Dakota du Nord, un peu plus tard vendredi, le président Trump a affirmé s’être endormi en regardant le discours de son prédécesse­ur. «Je suis désolé, je l’ai regardé, mais je me suis endormi. J’ai trouvé qu’il était très bon pour s’endormir.» Le président a affirmé que M. Obama essayait de prendre le crédit de cette «chose incroyable qui se passe dans notre pays».

Ce discours de M. Obama donne un avant-goût de la rhétorique qu’il devrait adopter tout au long de l’automne. Samedi, l’ancien président ira appuyer des candidats démocrates de la Californie lors d’un événement dans le comté d’Orange, une région plutôt conservatr­ice de cet État où les républicai­ns risquent de perdre plusieurs sièges en novembre.

Selon un conseiller de M. Obama, les activités de campagne de l’ancien président se poursuivro­nt jusqu’en octobre. ■

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