Caraquet: les langues officielles au coeur du débat
La libérale Isabelle Thériault et le conservateur Kevin Haché y sont allé de plusieurs déclarations musclées
Dans un affrontement bien meilleur que la veille, les candidats dans Caraquet ont parlé santé, route et beaucoup de bilinguisme, mardi soir, dans le deuxième de quatre débats électoraux présentés sur les ondes de CKRO-Radio Péninsule. À travers les attaques répétées entre la libérale Isabelle Thériault et le progressiste-conservateur Kevin Haché, Katy Casavant, du NPD, et l’indépendant Guilmond Hébert ont joué des rôles de figurants.
La langue a soulevé les passions des deux principaux adversaires. Isabelle Thériault a ramené sur le tapis l’unilinguisme et le passé anti-bilinguisme du chef bleu Blaine Higgs, alors que Kevin Haché a répliqué en dénonçant l’inaction du gouvernement Gallant en cette matière.
Mme Thériault a parlé de menace en indiquant qu’un «parti semble favoriser une communauté plus que l’autre», tout en promettant de défendre bec et ongles les francophones.
Le candidat bleu a répondu en faisant cette promesse de quitter le caucus d’un éventuel gouvernement Higgs si jamais son chef ne respecte pas la Loi sur les langues officielles.
«Savez-vous que la loi a été proclamée par Richard Hatfield, un unilingue anglophone? Que Bernard Lord et David Alward ont fait des modifications pour mieux protéger les francophones? Mais quand on regarde les libéraux, ils n’ont rien fait et n’ont pas respecté les recommandations de la commissaire aux langues. Zéro. Si jamais je suis élu et que M. Higgs ne me respecte pas en tant que francophone et Acadien, je vais sortir du caucus et je m’en irai chez nous.»
Pendant l’heure des échanges, M. Haché a été continuellement en mode attaque face à une adversaire rouge qui a bien tiré son épingle du jeu malgré son inexpérience politique.
Concernant le sujet sensible de l’hôpital de Caraquet, la candidate libérale a rappelé l’engagement de son chef de ne pas fermer les hôpitaux en région.
La réplique de M. Haché a été de s’en prendre aux libéraux d’avoir accordé une augmentation aux médecins des centres urbains, ce qui prouve à son avis que les rouges sont prêts à couper des services essentiels en région, dont l’urgence à Caraquet.
«On est en train de saigner l’Enfant-Jésus! Réveillez-vous!», a-t-il indiqué en haussant la voix.
À travers cette bataille, l’indépendant Guilmond Hébert a sorti cette phrase savoureuse: «Si le Tim Hortons est ouvert 24 heures, l’hôpital doit être ouvert 24 heures!»
Un lien routier entre Janeville et Bertrand a fait l’unanimité autour de la table dirigée par le journaliste Réjean Hébert et l’animatrice Janique Doiron. Mme Thériault a souligné les nombreux investissements du gouvernement actuel dans le Nord et fait craindre l’austérité en cas de victoire conservatrice, pendant que M. Haché a accusé l’équipe Gallant de considérer les résidents du Nord comme des citoyens de deuxième classe.
Là-dessus, la proposition de M. Hébert, soit de construire des voies de dépassement, a eu le mérite d’apporter un angle nouveau à la question.
Pour une deuxième soirée de suite, les néo-démocrates n’ont pas été capables de sortir du lot. Katy Casavant s’est notamment tiré dans le pied à deux reprises en affirmant qu’elle ne connaissait pas assez les dossiers. Pas la meilleure façon de s’attirer des votes...
Mercredi, ce sera au tour des candidats dans Tracadie-Sheila d’envahir les ondes de CKRO. ■
«Qui a fermé l’hôpital de Caraquet? Les conservateurs. Qui a rouvert l’hôpital de Caraquet? Les libéraux. Blaine Higgs veut enlever des numéros de pratique et fermer le Réseau Vitalité», a-t-elle lancé avec force.