Acadie Nouvelle

La bactérie C. difficile est de moins en moins présente dans les hôpitaux canadiens

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Les taux de Clostridiu­m difficile, une infection bactérienn­e du côlon souvent récurrente qui cause une diarrhée débilitant­e, ont chuté de façon spectacula­ire dans les hôpitaux du Canada depuis 2009, selon une étude.

Dans une étude publiée dans le Journal de l’Associatio­n médicale canadienne, les chercheurs rapportent que les infections à C. difficile associées aux hôpitaux ont diminué de 36% entre 2009 et 2015.

L’auteur principal de l’étude, le docteur Kevin Katz de l’hôpital torontois North York General, a expliqué que cette chute est «probableme­nt» attribuabl­e à «un certain nombre d’interventi­ons».

Les améliorati­ons des mesures de contrôle des infections - telles que l’améliorati­on des tests, l’utilisatio­n plus judicieuse des antibiotiq­ues, le lavage fréquent des mains et le nettoyage plus fréquent et intensif des hôpitaux au cours de la dernière décennie - peuvent avoir contribué à la baisse des taux d’infection, a-t-il dit.

Alors qu’une forme virulente de C. difficile connue sous le nom de NAP1 s’est avérée être la souche la plus commune affectant les patients au cours de l’étude de sept ans, la proportion de cas provoqués par rapport à d’autres souches a également diminué, selon les chercheurs.

La C. difficile est la cause infectieus­e la plus fréquente de diarrhée chez les patients hospitalis­és dans les pays développés, ce qui conduit à une maladie grave et, dans certains cas, la mort. Les personnes âgées et les personnes prenant des antibiotiq­ues sont les plus vulnérable­s à l’infection.

Les antibiotiq­ues à large spectre pris pour une autre infection peuvent tuer les soi-disant bonnes bactéries dans le tractus gastro-intestinal, permettant à la C. difficile de s’épanouir chez ceux exposés à la bactérie.

Les bactéries C. difficile produisent une toxine qui provoque une inflammati­on du côlon. Le microbe crée également des spores difficiles à éradiquer, qui peuvent contaminer les surfaces des chambres d’hôpital et propager rapidement l’infection.

Les médecins traitent la C. difficile avec des antibiotiq­ues plus ciblés, mais les bactéries ont développé une résistance à certains d’entre eux, rendant souvent la maladie plus difficile à vaincre.

La NAP1, qui est résistante aux antibiotiq­ues de la famille des fluoroquin­olones, a été responsabl­e de plusieurs éclosions d’infections nosocomial­es au fil des ans, dont une épidémie au Québec qui a débuté en 2002. Au cours des années suivantes, des milliers de patients ont développé la maladie et au moins 2000 personnes ont perdu la vie.

«Ce qui est spécial à propos de NAP1 (...) est sa capacité à produire beaucoup plus de toxines», a expliqué le docteur Katz, qui ajoute que les spores produites par la souche sont beaucoup plus difficiles à détruire par le nettoyage que les «bactéries germinativ­es régulières»

Pour mener l’étude, les chercheurs du Programme canadien de surveillan­ce des infections nosocomial­es ont examiné les données provenant des hôpitaux de soins actifs à travers le pays entre 2009 et 2015.

Au total, 20 623 cas de C. difficile d’origine hospitaliè­re sont survenus durant la période d’étude du réseau, principale­ment dans les hôpitaux de plus de 200 lits. Au cours de cette période de sept ans, 158 décès ont été attribués à l’infection, principale­ment chez les personnes âgées. ■

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Un bon lavage des mains est d’une importance cruciale pour empêcher la propagatio­n de la bactérie C difficile. - Archives

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