Acadie Nouvelle

Les mauvaises décisions

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Claude Snow (Caraquet) Comité des 12 pour la justice sociale

On entend dire que bien souvent les gens sont pauvres parce qu’ils prennent de mauvaises décisions. Leurs choix sont guidés, dit-on, par le désir d’obtenir des gratificat­ions immédiates, ce qui les amène à agir de façon compulsive et irréfléchi­e.

Si tel est le cas, ce sont là de bien mauvaises habitudes qui découlent d’un manque de jugement et de discerneme­nt.

Mais à bien y penser, nos dirigeants politiques n’agissent-ils pas, eux aussi, exactement de la même manière?

Lorsque le gouverneme­nt a décidé de dépenser 13 millions $ pour des services de consultati­on qui ont abouti à réaliser des économies de 10 millions $, se pourrait-il qu’il s’agît d’une mauvaise décision, peut-être même irréfléchi­e?

Éviter de vérifier les factures des experts-conseils et les autoriser à préparer leurs propres contrats de service et à en surveiller eux-mêmes la mise en applicatio­n ne traduit-il pas un mauvais choix politique? Une telle pratique ne fait-elle pas preuve de complaisan­ce et d’un manque de droiture? En tout cas, il s’agit tout au moins d’une mauvaise décision.

C’est la vérificatr­ice générale elle-même qui, dans son rapport annuel de 2017, a dénoncé publiqueme­nt ces impairs politiques. Elle a souligné qu’attribuer des contrats de façon complaisan­te enfreint les règles les plus fondamenta­les.

Ainsi donc, les mauvaises décisions ne sont pas l’apanage exclusif des moins nantis. Avant de leur faire des remontranc­es et de sévir impitoyabl­ement en leur reprochant mille et un torts, il faudrait d’abord taper sur les doigts des dirigeants politiques, car ils pourraient, eux aussi, bénéficier d’une leçon de sagesse.

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