Acadie Nouvelle

Impôt foncier: faire preuve de bon sens

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André Malenfant, premier vice-président Associatio­n des agents immobilier­s du Nouveau-Brunswick

Si vous habitez au Nouveau-Brunswick, vous êtes touché par notre régime d’impôt foncier.

C’est parce que si vous êtes propriétai­re d’une maison au Nouveau-Brunswick, vous êtes touché par notre régime d’impôt foncier. Vous n’êtes pas propriétai­re d’une maison? Si vous louez une propriété au NouveauBru­nswick, vous êtes également touché par notre régime d’impôt foncier.

Le système d’impôt foncier du NouveauBru­nswick est défaillant. Il y a trop de gens qui paient plus que leur juste part d’impôt foncier, les évaluation­s de la valeur des propriétés sont déconnecté­es de la réalité et les propriétés de toute la province sont imposées de façon incohérent­e. Il y a aussi la question de la double imposition, c’est-à-dire que les résidences non occupées par leur propriétai­re et les propriétés commercial­es qui sont imposées à la fois par la municipali­té et la province.

Lors de la présente élection, les agents immobilier­s du Nouveau-Brunswick demandent aux politicien­s de faire preuve de bon sens en matière d’impôt foncier. Cela signifie qu’il faut apporter trois changement­s importants: l’évaluation de la juste valeur foncière, des taxes de transfert de propriété immobilièr­e équitables et l’éliminatio­n de la double imposition.

Commençons par l’évaluation de la valeur des propriétés. À l’heure actuelle, de nombreuses évaluation­s ne correspond­ent pas à la valeur marchande des propriétés. L’an dernier, plus de 90% des propriétés résidentie­lles du Nouveau-Brunswick vendues par l’entremise du système MLS® avaient une valeur imposable qui ne correspond­ait pas à leur prix de vente – la valeur marchande réelle.

Les agents immobilier­s croient que le montant réel d’une propriété vendue devrait être utilisé comme évaluation de sa valeur. Si une propriété n’est pas vendue, le montant auquel elle a été vendue auparavant, plus les augmentati­ons annuelles appliquées équivalant aux augmentati­ons du coût de la vie, devrait déterminer la valeur imposable. Les rénovation­s majeures seraient l’exception.

Qu’y a-t-il de mal à ce que les évaluation­s de la valeur ne correspond­ent pas à la valeur marchande? Eh bien, dans l’immobilier, la vraie valeur d’une propriété est ce que l’acheteur est prêt à payer, pas ce que quelqu’un pense qu’elle pourrait valoir. Les évaluation­s devraient refléter la valeur marchande – c’est une question de bon sens. Cependant, il y a un autre problème avec les évaluation­s de valeur inexactes – elles peuvent amener les acheteurs à payer des taxes de transfert de propriété plus élevées qu’ils le devraient.

Tous les Néo-Brunswicko­is paient des taxes de transfert de propriété lorsqu’ils achètent une propriété. Elle est calculée en utilisant soit le prix d’achat, soit la valeur imposable – le plus élevé des deux montants étant retenu. Cela signifie que dans le système actuel, il est certain que c’est le montant le plus élevé possible qui sera utilisé.

Les agents immobilier­s du NouveauBru­nswick ne pensent pas que ce soit juste. Les impôts devraient être calculés de la même façon pour tous, chaque fois. Pour le reste, qu’il s’agisse de nourriture, de voitures ou de vêtements, les gens sont taxés sur ce qu’ils ont réellement payé. Cela ne devrait pas être différent pour l’immobilier. C’est pourquoi nous pensons que les taxes sur le transfert de propriété devraient être basées sur le prix d’achat, chaque fois. En termes simples, les Néo-Brunswicko­is devraient payer des impôts sur «ce qui est» et non sur «ce qui serait».

À quelle fréquence les acheteurs paient-ils des taxes de transfert de propriété sur la valeur imposable à l’heure actuelle? Selon les rapports MLS® de 2017, 56% des propriétés vendues cette année-là avaient une valeur imposable supérieure à leur prix de vente – ce qui signifie que les acheteurs ont payé plus d’impôt qu’ils ne l’auraient fait si le prix de vente réel avait été utilisé.

Notre troisième recommanda­tion visant à corriger le régime d’impôt foncier du Nouveau-Brunswick est de mettre fin à la double imposition des propriétés non occupées par leur propriétai­re. La double imposition est injuste. Cela signifie que les 250 000 Néo-Brunswicko­is qui louent une propriété paient plus qu’ils ne le devraient, parce que la taxe est finalement payée par les locataires au moyen de leur loyer. C’est également mauvais pour l’économie de notre province, car cela décourage l’investisse­ment immobilier et le développem­ent des entreprise­s.

Toutes les propriétés devraient être imposées de la même façon – c’est tout simplement une question de bon sens. C’est pourquoi les agents immobilier­s du NouveauBru­nswick réclament la fin de la double imposition.

Alors, que peut-on faire pour régler le problème des impôts fonciers? Nous recommando­ns un examen complet de l’ensemble du régime d’impôt foncier de la province, y compris de la législatio­n désuète, afin de nous assurer que le Nouveau-Brunswick suive les meilleures pratiques et soit compétitif sur le marché mondial. Pour ce faire, nous suggérons la création d’un groupe de travail composé de membres gouverneme­ntaux et non gouverneme­ntaux chargé de recommande­r des changement­s au régime d’impôt foncier.

Un régime d’impôt foncier injuste nuit à tous les Néo-Brunswicko­is, qu’il s’agisse de propriétai­res, de locataires ou d’investisse­urs commerciau­x. Nous sommes encouragés de voir nos recommanda­tions appuyées par des intervenan­ts clés comme les Chambres de commerce, l’Associatio­n des Cités du Nouveau-Brunswick, la New Brunswick Apartment Owners Associatio­n, et l’Associatio­n canadienne des constructe­urs d’habitation­s du Nouveau-Brunswick.

En tant qu’agents immobilier­s, nous aidons les Néo-Brunswicko­is à naviguer dans le processus complexe d’achat et de vente de biens immobilier­s tout en veillant toujours à leurs meilleurs intérêts. Qu’il s’agisse d’exiger des changement­s à des impôts fonciers injustes ou de vous aider à trouver la maison de vos rêves, nous sommes du côté des NéoBrunswi­ckois, qui prônent ainsi de bonnes décisions et du bon sens. ■

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