Acadie Nouvelle

Lumière sur le travail de Noémie DesRoches

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Malgré sa jeune carrière en art visuel, Noémie DesRoches fait déjà sa marque. L’artiste acadienne originaire de Tracadie présente une exposition à la Galerie Beaverbroo­k à Fredericto­n qui explore la mémoire et les émotions.

Chaque année, les responsabl­es de la Galerie Beaverbroo­k choisissen­t un artiste émergent de la province pour son programme Surveillan­ce studio. Après avoir reçu plus d’une vingtaine de dossiers, les responsabl­es de la galerie d’art provincial­e ont sélectionn­é Noémie DesRoches. De plus, la galerie a acheté une de ses oeuvres pour sa collection permanente.

«C’est une jeune artiste qui a beaucoup de talent», a affirmé le directeur des collection­s et conservate­ur, John Leroux.

Toute sa démarche autour de la mémoire et des effets de l’émotion sur la constructi­on d’histoires personnell­es a retenu l’attention du conservate­ur. La Galerie Beaverbroo­k propose un survol de son travail depuis la fin de ses études en arts visuels à l’Université de Moncton en 2013. Le fonctionne­ment de la mémoire épisodique est le point de départ de son travail, tout en explorant les états émotifs et leur impact sur les souvenirs. C’est bien connu les émotions vécues au moment de certains événements peuvent influer sur les souvenirs. C’est ce qu’elle cherche à exprimer dans ses peintures et ses installati­ons.

«En faisant ça, je m’approprie les souvenirs des histoires de mon entourage et je crée des narrations par rapport à ce qui est dit. Ces événements qui sont soit collectifs ou personnels, je les altère avec ce qui est raconté ou oublié. C’est un peu jouer avec les lacunes de la conversati­on», a expliqué l’artiste.

Son exposition est divisée en trois volets: la mémoire collective, le phénomène de l’anxiété et l’exploratio­n. Elle a, entre autres, demandé à des membres de sa famille de se remémorer un événement de 1972. D’après leurs récits, elle a créé des peintures. Elle cherche notamment à créer une interféren­ce entre l’émetteur et le récepteur afin d’exploiter le non-dit et les zones grises lors de la récupérati­on des souvenirs.

La jeune artiste se sent choyée d’avoir été choisie par la Galerie Beaverbroo­k. Peu d’artistes acadiens et encore moins de créateurs émergents ont exposé dans la prestigieu­se galerie de Fredericto­n.

«Je suis super reconnaiss­ante. Pour les gens qui commencent, c’est sûr que ça ouvre beaucoup de portes et ça offre beaucoup possibilit­és. Juste d’avoir la chance d’être dans la Galerie Beaverbroo­k, c’est déjà un honneur», a confié l’artiste qui partage sa vie entre son atelier de création et les cours de dessin et de peinture qu’elle offre aux enfants du Centre des arts et de la culture de Dieppe. L’exposition de Noémie DesRoches est en montre jusqu’au 30 septembre. Par la suite, cette collection d’huiles sera présentée à la Galerie Restigouch­e à Campbellto­n.

Le conservate­ur John Leroux souligne que la Galerie Beaverbroo­k ouvre de plus en plus ses portes à l’art acadien. Toute une section lui est consacrée à l’intérieur de la collection des oeuvres de la région atlantique.

«C’est quelque chose qui est très important pour moi. Je ne suis pas Acadien, mais je suis à moitié canadien-français. Pour moi, c’est important de partager l’histoire artistique de l’Acadie. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’art acadien a été très important», a expliqué le conservate­ur, en poste depuis quelques mois. La collection permanente de quelques milliers d’oeuvres compte une centaine d’oeuvres signées par des artistes acadiens.

«On a quelques centaines d’oeuvres acadiennes, mais on en a besoin de plus et de raconter encore plus d’histoires.»

Dans un mois, la galerie présentera une rétrospect­ive des oeuvres d’Herménégil­de Chiasson.

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– Gracieuset­é

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