Acadie Nouvelle

POURQUOI UNE 2e PLAQUE D’IMMATRICUL­ATION?

- jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Blaine Higgs promet de «baisser le coût de propriété d’une voiture» en éliminant la plaque d’immatricul­ation à l’avant des véhicules s’il est porté au pouvoir. Les avantages économique­s d’une telle mesure dépassent-ils les risques à la sécurité?

Le Nouveau-Brunswick exige que chaque véhicule ait deux plaques d’immatricul­ation: une en avant et l’autre en arrière. D’autres provinces, dont le Québec et le reste des provinces de l’Atlantique, en demandent seulement une, soit celle à l’arrière.

Le chef du Parti progressis­te-conservate­ur souhaite éliminer les plaques à l’avant, ce qui permettrai­t aux propriétai­res de véhicules d’économiser 50$.

La question se pose: étant donné que plusieurs provinces ont abandonné la plaque à l’avant, est-elle vraiment nécessaire?

Les principaux arguments pour les plaques d’immatricul­ation concernent la sécurité. Une deuxième plaque augmente les chances qu’un témoin ou un policier identifie correcteme­nt un véhicule dans le cas d’un crime.

Doug Demulo, analyste et auteur chez Autotrader, souligne que plusieurs scénarios existent dans lesquels la plaque d’immatricul­ation à l’avant d’une voiture joue un rôle important dans une enquête policière.

«On peut imaginer des douzaines de situations. Imaginons le vol dans un magasin où un véhicule se stationne, les occupants commettent leur crime, et la voiture part en reculant. Imaginons un délit de fuite où une caméra pointe dans un sens unique. Imaginons une situation où les policiers connaissen­t quel véhicule conduit un suspect et le voit sur la caméra d’un poste d’essence, mais il est dans un angle qui ne permet pas de voir l’arrière.»

De l’autre côté de la médaille, les opposants des plaques d’immatricul­ation à l’avant des véhicules affirment qu’elles sont coûteuses et inesthétiq­ues.

M. Higgs lui-même a justifié sa promesse en affirmant qu’elle réduirait les coûts aux conducteur­s du Nouveau-Brunswick.

Les fanatiques de voitures ont souvent fait l’argument qu’une plaque à l’avant d’un véhicule pose un problème esthétique. Ils affirment que plusieurs modèles de véhicules s’y prêtent mal.

La majorité des provinces et des territoire­s (9 sur 13) penchent du côté des opposants.

Outre le Nouveau-Brunswick, seuls l’Ontario, la Colombie-Britanniqu­e et le Manitoba exigent la plaque à l’avant des voitures.

Aux États-Unis, la proportion est renversée: 31 des 50 états exigent la plaque d’immatricul­ation à l’avant des véhicules.

L’Acadie Nouvelle a demandé au ministère de la Sécurité publique la justificat­ion officielle pour la plaque d’immatricul­ation à l’avant des véhicules.

La porte-parole Alexandra Davis a cependant refusé de nous accorder des réponses «dans l’intérêt de l’impartiali­té».

En plus d’éliminer les plaques d’immatricul­ation à l’avant des véhicules, M. Higgs a promis qu’il reporterai­t aux deux ans le renouvelle­ment de l’immatricul­ation. Les propriétai­res de véhicules doivent le faire chaque année présenteme­nt. ■

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Blaine Higgs propose d’abolir la plaque d’immatricul­ation située à l’avant des véhicules des Néo-Brunswicko­is. - Archives
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