L’élection provinciale est encore loin d’être jouée
Un sondage réalisé par la firme Léger pour l’Acadie Nouvelle apporte un nouvel éclairage sur l’évolution de la campagne. Les électeurs francophones seront l’une des clés du rendez-vous électoral du 24 septembre dont l’issue apparaît de plus en plus incertaine.
Selon ce nouveau coup de sonde réalisé du 7 au 11 septembre par la firme Léger pour le compte de l’Acadie Nouvelle, le Parti libéral récolte 41% des appuis chez les électeurs décidés ou qui penchent en faveur d’une formation politique.
De son côté, le Parti progressiste-conservateur de Blaine Higgs recueille la faveur de 32% de l’électorat. 10% des sondés décidés ou qui ont exprimé une préférence donneraient leur voix à l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick.
La formation de Kris Austin n’est jamais apparue en aussi bonne posture dans les sondages électoraux.
Le Parti vert de David Coon et le Nouveau Parti démocratique de Jennifer McKenzie sont à égalité avec 8% d’intentions de vote. 7% des personnes interrogées disent ne pas avoir fait de choix et 8% des sondés refusent de dévoiler leur préférence.
Ces données confirment la tendance soulevée par un sondage de Corporate Research Associates plus tôt cette semaine: l’écart entre libéraux et progressistes-conservateurs se resserre.
«Si l’élection avait lieu aujourd’hui, le Parti libéral l’emporterait. Mais le vote aura lieu dans plus d’une semaine et la tendance n’est pas favorable aux libéraux», analyse JeanMarc Léger, président de la firme de sondages Léger.
QUI FERA PENCHER LA BALANCE?
Une élection est rarement décidée bien avant le jour du vote, rappelle M. Léger.
«Les électeurs sont moins loyaux qu’auparavant, le tiers d’entre eux confirment leur choix le dernier week-end. Le danger pour les libéraux est que les gens tiennent pour acquise la victoire de Gallant. Pour le moment, ils peinent à créer une effervescence.»
Quelque 46% des répondants croient que les libéraux vont l’emporter le 24 septembre, contre seulement 17% qui estiment que les progressistes-conservateurs triompheront.
Cela pourrait compliquer la tâche des candidats libéraux au moment de «sortir le vote», estime M. Léger. Selon lui, l’issue du scrutin dépendra de la capacité de l’équipe au pouvoir à mobiliser l’électorat francophone.
«Le vote francophone est une des clés de l’élection», avance-t-il.
M. Léger estime qu’un engouement en faveur de l’Alliance des gens pourrait nuire au Parti progressiste-conservateur.
«On voit grimper un vote de contestation (surtout dans la région de la capitale) de la part d’électeurs qui ne sont ni satisfaits du gouvernement, ni satisfaits de l’opposition.»
Il prédit cependant que de nombreux citoyens favorables au discours de Kris Austin reporteront leurs voix sur un candidat bleu le jour de l’élection.
«Il y a une notion de vote stratégique. Plus on arrive proche du scrutin, plus ça risque de s’effriter. Plus l’écart se resserre, plus ça joue en défaveur des petits partis.»
Le sondage a été mené sur internet auprès de 500 électeurs néo-brunswickois, recrutés aléatoirement à partir d’un panel représentatif des caractéristiques de la population. ■
«Si les francophones sont derrière Gallant au même niveau où on le mesure actuellement, le gouvernement sera libéral.»