PROMESSES, CRITIQUES ET TRADUCTION
Le gel des tarifs d’électricité et la place du commissariat aux langues officielles ont fait des vagues lors d’un débat télévisé en français somme toute ordonné, sur les ondes de Télévision Rogers.
Le seul débat des chefs en français de la campagne électorale s’est déroulé dans l’ordre et sans grand coup d’éclat, vendredi.
Le chef du Parti libéral, Brian Gallant, a dû affronter le tir groupé des autres leaders pour sa promesse de geler pour quatre ans les tarifs d’électricité des citoyens et des petites entreprises.
Les autres chefs ont qualifié la promesse d’inutile et d’irresponsable sur le plan financier.
«Nos tarifs d’électricité sont environ les quatrièmes plus bas au pays. Ce ne sont pas les plus élevés», a lancé Blaine Higgs.
«En pleine période électorale (Brian Gallant) promets tout à tout le monde pour avoir leur vote. Que va-t-il se passer pour la prochaine génération avec ce gel des tarifs? Énergie NB va-t-elle augmenter ses tarifs encore plus après le gel?»
«Ce gel des tarifs est inacceptable. Nous avons un processus de réglementation. Énergie NB a déjà une énorme dette à cause de la centrale nucléaire de Pointe Lepreau», a ajouté le chef du Parti vert, David Coon.
Brian Gallant a défendu sa promesse en disant qu’elle aiderait à la fois les familles et les petites entreprises.
«Je suis fier que le Parti libéral soit le seul parti sur l’estrade qui va vous donner un gel des tarifs d’électricité, mais je suis surpris parce que vous m’avez dit que c’était une préoccupation de tous les jours», a-t-il dit en s’adressant directement à la caméra.
Brian Gallant, David Coon et Jennifer McKenzie ont participé en débat uniquement en français alors que Blaine Higgs, Kris Austin et Gerald Bourque ont répondu aux questions en anglais à l’aide de l’interprétation simultanée. M. Higgs a toutefois lu ses messages d’introduction et de conclusion en français.
LE RÔLE DE LA COMMISSAIRE
M. Gallant a mis à son tour son principal adversaire sur sellette lorsqu’est venu le temps de discuter du commissariat aux langues officielles. À la question «devrait-on maintenir le poste de commissaire aux langues officielles», M Higgs n’a pas répondu suffisamment clairement au goût du chef du Parti libéral.
«Je pensais qu’il prenait la parole à nouveau pour expliquer ce qu’il allait faire avec le commissariat aux langues officielles», a lancé Brian Gallant après une intervention de Blaine Higgs sur ce qu’il a qualifié d’ingérence du gouvernement libéral en matière d’immersion française.
En réponse à la question sur l’avenir du commissariat aux langues officielles, le chef du Parti progressiste-conservateur a raconté qu’il avait été déçu par l’ex-commissaire, Katherine d’Entremont, lorsque celle-ci lui a indiqué qu’il n’était pas dans son mandat d’assurer que les élèves anglophones apprennent le français.
«Faisons (du commissariat aux langues officielles) un bureau équitable qui dit: “vous savez quoi, nous devons trouver un moyen pour que tout le monde parle les deux langues officielles”», a dit M. Higgs.
En plus de souligner le rôle du commissariat aux langues officielles, la chef du NPD, Jennifer McKenzie, a rappelé l’importance de soutenir les artistes pour assurer l’épanouissement de la culture acadienne.
«C’est très important pour les francophones, c’est très important pour les anglophones et c’est très important pour le partage des cultures.»
Sans surprise, le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, a proposé d’abolir le commissariat afin de rétablir l’harmonie dans la province.
M. Austin a également proposé de mettre fin au transport scolaire homogène pour la minorité francophone.
«Je veux être clair: l’Alliance des gens soutient les droits des francophones et des anglophones au Nouveau-Brunswick, mais nous sommes contre le gaspillage dans la mise en oeuvre des politiques libérales et conservatrices qui divisent les gens.»
Le chef du parti KISS NB, Gerald Bourque, est allé quant à lui jusqu’à proposer d’aller à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés en éliminant la dualité en éducation.
Environ 70 personnes ont assisté au débat qui était diffusé à partir du Centre communautaire Sainte-Anne de Fredericton.
«Je pense que les élèves anglophones et les élèves francophones devraient aller à la même école. Ils pourraient s’enseigner (leur langue respective) durant la récréation et sur l’heure du lunch.»