Acadie Nouvelle

Décédée dans un accident, Myriam Duguay a été généreuse jusqu’au bout

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Myriam Duguay, âgée de 22 ans, a perdu la vie dans un accident de la route. D’autres pourront vivre grâce au don de ses organes. Pour la maman, Sylvie, c’était là le plus beau cadeau que sa fille pouvait faire.

Lundi matin, Myriam conduisait sur la route 133 à la hauteur de Cap-Pelé lorsqu’elle a percuté un autobus scolaire. Le véhicule était à l’arrêt pour faire entrer deux élèves au moment de la collision.

La jeune femme a été transporté­e à l’Hôpital de Moncton. Les médecins ont annoncé aux proches que Myriam souffrait de lésions graves et irréversib­les au cerveau. Il n’y avait plus aucun espoir de survie.

«À l’hôpital, on nous a dit qu’on ne pouvait rien faire, son cerveau était mort à 90%, rapporte la maman, Sylvie Duguay. On pouvait seulement la débrancher ou attendre pour faire le don d’organes.»

La lettre «D» était clairement affichée sur la carte d’assurance-maladie de la jeune femme. Quelques années plus tôt, tous les membres de la famille avaient indiqué leur intention de devenir donneur.

«Quand on a renouvelé nos cartes d’assurance-maladie, on s’est assis à la table en famille pour discuter du don d’organes, se souvient Sylvie Duguay. Ça nous tenait à coeur de pouvoir être donneur si on pouvait sauver des vies.»

Les parents ont donc donné le feu vert à l’opération. Myriam a été maintenue en vie artificiel­lement le temps qu’on puisse faire don de ses organes et de ses tissus.

«C’est ce qu’elle aurait voulu. Elle voulait toujours aider, donner. Celle pensait toujours aux autres avant de penser à elle. C’est un geste qui reflète bien qui elle était.»

La mort de Myriam a été constatée à 21h58 lundi soir. Toute la famille est restée avec elle jusqu’à la dernière minute. L’opération a eu lieu au petit matin, mardi. «Mardi matin on nous a dit que c’était un succès, tous ses organes ont pu être sauvés.»

À peine 1% des personnes qui décèdent annuelleme­nt dans les hôpitaux répondent aux critères médicaux et légaux pour le don d’organes.

Un donneur d’organes peut sauver jusqu’à 8 vies et aider jusqu’à 20 autres personnes par le don de tissus. Sylvie Duguay croit que ce don de vie l’aidera à traverser le deuil.

«Je pense à tous ces gens qui ont reçu une partie de ma fille. Je me dis que celui qui recevra le coeur de ma fille est chanceux, car elle avait un très beau coeur», souffle-t-elle dans un sanglot.

«Elle va donner sa joie de vivre à plusieurs personnes, c’est ça qu’elle aurait voulu. Elle voulait faire plaisir aux gens.»

Sylvie Duguay souhaite que l’histoire de sa fille incite d’autres personnes à signer leur carte de donneur. En 2016, 260 Canadiens sont morts dans l’attente d’une greffe. «Il y a tellement de gens malades qui attendent de recevoir un poumon ou un pancréas.»

Elle aussi adresse de sincères remercieme­nts au personnel de l’Hôpital de Moncton à et tous ceux qui l’ont soutenue, amis, collègues, voisins.

«Partout où elle allait ma fille, elle illuminait la salle, se rappelle la maman. Alors on va finir sa vie en illuminant la communauté et ma fille va continuer de rayonner dans d’autres foyers. Myriam nous donne une force positive. Elle n’abandonnai­t jamais, on va continuer dans ses pas.» ■

«Je me dis que si le coeur de Myriam peut battre dans un autre corps quelque part et sauver une vie, c’est assez spécial.»

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Myriam entourée de ses proches, sa maman Sylvie, son père Gilles, son petit ami Julien, son frère Abel et l’amie de ce dernier Jessica. - Gracieuset­é
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