Acadie Nouvelle

Au sommet de la montagne

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Nous atteignons tous, un jour, le sommet de la montagne. Dans le sport, ça se traduit souvent par un championna­t ou un record. Il peut être mondial ou personnel. Ça peut être l’Everest ou le mont Carleton. À chacun sa montagne.

Alex Chiasson vient probableme­nt de planter un petit drapeau acadien - ou du moins, une bière Alpine! - sur la cime de sa carrière de hockeyeur avec cette coupe Stanley. L’attaquant âgé de 27 ans, fils de Serge et Marylin Chiasson, de Saint-Simon dans la Péninsule acadienne, a soulevé avec joie le précieux trophée après le triomphe des Capitals de Washington en finale sur les valeureux Golden Knights de Vegas, en juin. Et devant les siens, dans la région de Québec, il y a quelques jours.

L’Acadie n’a pas eu souvent l’occasion de mettre la main sur le Saint Graal du hockey. Il y a eu Roland Rollie the Goalie Melanson. Le gardien de Moncton a aidé les Islanders de New York à dominer la LNH en 1981, en 1982 et en 1983 en tant qu’adjoint au fameux Billy Smith, dont les coups de bâton aux adversaire­s étaient aussi célèbres que ses arrêts spectacula­ires.

Scott Pellerin, de Shediac, a remporté la médaille d’or avec Équipe Canada junior en 1990, mais il n’a jamais pu s’approcher du saladier de lord Stanley.

Qui sait si Luc Bourdon aurait pu aider les Canucks de Vancouver à gagner en 2011 contre les Bruins de Boston.

Et même si Alex n’a jamais vécu ici, on peut néanmoins affirmer que le sang acadien coule dans ses veines. Donc, cette coupe a, pour nous, une saveur bien particuliè­re.

Ce coup heureux du destin, Alex Chiasson le doit assurément à la décision de ses parents de s’exiler au Québec. On peut sincèremen­t se demander s’il aurait parcouru le même chemin s’il avait pratiqué son hockey mineur en Acadie et au Nouveau-Brunswick.

Durant son ascension, il a rencontré de bons et de mauvais entraîneur­s. Il s’est fait des amis et des ennemis. Il a grimpé les échelons un à un au point de devenir un choix de deuxième ronde - ce n’est pas rien! - des Stars de Dallas en 2009.

Puis, après un séjour de deux campagnes dans l’uniforme des Sénateurs d’Ottawa, le voilà dans la capitale américaine où, malgré une contributi­on modeste sur le plan offensif et des apparition­s sporadique­s selon les désirs et les besoins de son entraîneur-chef Barry Trotz, il a aidé à sa manière la bande à Ovechkin à atteindre le sommet.

Tous ceux qui ont soulevé la coupe Stanley vous le diront: ça prend la contributi­on de tout le monde pour arriver au but ultime. Ovechkin a marqué des buts importants. Braden Holtby a fait des arrêts spectacula­ires. Alex Chiasson en a probableme­nt empêché quelques-uns avec son jeu énergique. Qui sait si ce n’est pas ça qui a fait la différence?

Quand on est au sommet, il ne reste plus qu’à en redescendr­e. Parfois, c’est abrupt. Déjà, Alex Chiasson l’a appris à la dure. Malgré son titre de champion de la coupe Stanley, le voilà à l’essai chez les Oilers d’Edmonton, une formation intrigante malgré la présence d’un certain Connor McDavid. Il n’est même pas assuré d’un poste.

Lui donnera-t-on la mission de guider ces jeunes loups talentueux par son exemple et son ardeur au travail? Nous l’espérons tous. Pas pour l’Acadie. Pour lui. ■

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Un moment qu’Alex Chiasson n’oubliera jamais. - Archives
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