REJETÉS AU QUÉBEC, ACCUEILLIS AU N.-B.
CHIENS POTENTIELLEMENT DANGEREUX
Sans trop faire de bruit, le transport de chiens du Québec vers le NouveauBrunswick semble se poursuivre à un rythme accéléré.
L’Acadie Nouvelle a été le témoin privilégié des activités de l’organisme Freedom Drivers, qui - aidé de nombreux bénévoles - organise le transport par route d’animaux provenant de différents refuges au Québec vers d’autres refuges ou familles d’accueil dans les Maritimes.
En octobre 2016, le journal faisait déjà état de la présence sur les routes de la province de chiens pitbulls, qui étaient transportés à destination de la Nouvelle-Écosse.
Un incident survenu le 19 août à Montréal où un jeune chien multiraces a mordu et blessé six personnes vient raviver le débat sur la présence en sol néobrunswickois de ces animaux souvent qualifiés d’indésirables.
L’Acadie Nouvelle a ainsi pu mettre la main sur un rapport du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) d’une dizaine de pages qui relate les moindres détails entourant le triste incident.
Le rapport en question fait état du fait que l’animal, qui a blessé plusieurs enfants en bas âge, devait à l’origine prendre la direction du Nouveau-Brunswick, avant que le drame ne survienne.
«Mme Richardson (la locataire de l’appartement où a eu lieu l’incident) avait déjà fait les démarches avec un organisme qui s’appelle Freedom Drivers pour qu’il vienne chercher le chien le lendemain matin, car celle-ci n’a pas de véhicule, et aller porter celui-ci à la SPCA pour qu’il soit ensuite transféré au Nouveau-Brunswick», peut-on lire dans le rapport du SPVM.
Toujours selon la police, qui a recueilli la version des faits des témoins de l’attaque du chien, la conductrice bénévole de l’organisme de transports animaliers serait arrivée sur les lieux afin de récupérer l’animal au moment même où la bête commençait à mordre les jeunes victimes.
La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal assure que le chien en question n’a pas été transporté au NouveauBrunswick par la suite.
L’animal a plutôt abouti dans le local de l’organisme en attendant la conclusion de l’enquête policière et que les autorités puissent décider de son sort.
Du côté de Freedom Drivers, on assure que la sécurité des bénévoles qui transportent des animaux est une priorité et qu’aucun animal agressif n’est accepté.
La SPCA de Montréal confirme que le transport d’animaux entre le Québec et les Maritimes se fait sur une base régulière. L’organisme affirme cependant qu’un protocole est en place afin d’éviter le placement dans les refuges animaliers, les groupes de secours ou chez des particuliers, de chiens jugés dangereux.
Questionnées par l’Acadie Nouvelle, plusieurs SPCA ayant pignon sur rue au Nouveau-Brunswick ont démenti les rumeurs voulant que des chiens potentiellement dangereux aboutissent dans les différents refuges de la province.
«Je peux assurer n’avoir jamais reçu de chiens dangereux provenant du Québec. De toute façon, mon refuge, comme la plupart des autres à travers la province, est actuellement rempli au maximum de sa capacité», a indiqué Dave Rogers, le directeur général de la SPCA du Grand Moncton.
«Des chiens qui ont mordu des gens ne devraient jamais se trouver au NouveauBrunswick. C’est transférer un problème d’un endroit à un autre», ajoute-t-il.
Chose certaine, plusieurs organismes ne s’en cachent pas. Des chiens ayant un certain degré de dangerosité se retrouvent soudainement au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Ontario depuis l’adoption de lois plus restrictives dans plusieurs villes québécoises envers les pitbulls, par exemple. ■