«Pas à n’importe quel prix»
Ce n’est pas la première fois que Claude Plourde tente d’ériger une usine de pyrolyse dans le Madawaska.
L’année dernière, un projet identique avait échoué, cette fois du côté du DSL de Saint-Basile.
Dans les deux cas, Claude Plourde estimait que le procédé est sans faille, et même plus.
«Une solution écologique et économique qui pourrait bien apporter une solution au problème écologique pressant posé par les milliers de pneus usés dans la province», peut-on lire dans un rapport publié en mai 2017 par un consultant de la firme Environnement Contrôle & Protection Inc.
«Les mérites de la pyrolyse de pneus usagés découlent du fait qu’il s’agit d’un procédé qui résout non seulement un problème environnemental, mais qui permet aussi une valorisation d’ordre économique l’élevant ainsi au rang du développement durable», de poursuivre James Landry, l’auteur du rapport. Les propos et données contenus dans le rapport en ont laissé plus d’un sceptique. Nombreux sont ceux qui doutent de la véracité des informations qu’il contient et du sérieux du promoteur du projet.
D’ailleurs, des documents obtenus par l’Acadie Nouvelle témoignent du fait que Claude Plourde utilise le mot pirolise (et non pas pyrolyse) dans ses échanges écrits avec des représentants du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux.
Cela peut paraître quelque peu étonnant de la part de quelqu’un qui dit s’être entouré d’experts et qui n’a pas hésité à aller en Chine afin de visiter des installations de pyrolyse de pneus et d’avoir un aperçu de la technologie de pointe en cette matière qui se trouve déjà sur place.
Mireille Doiron est l’une des personnes qui se sont vivement opposées au projet de construction d’une usine de pyrolyse, tant au village de Rivière-Verte que dans le DSL de Saint-Basile en 2017.
«Il y a eu une certaine panique qui s’est installée dès le départ à ce sujet dans les réseaux sociaux. Des gens croyaient par exemple à tort qu’il s’agirait d’un dépotoir à ciel ouvert où seraient brûlés des pneus. Ça explique peut-être pourquoi il y avait tant de gens présents à la réunion publique», a expliqué celle qui mène la lutte au projet de Claude Plourde.
Celle qui réside désormais à Sainte-Anne-de-Madawaska a amassé près de 500 pages de documents au sujet de l’usine de pyrolyse de pneus tant chérie par son promoteur.
Mireille Doiron n’a pas hésité à partager ses informations et ses impressions avec la communauté et les élus de Rivière-Verte. «La réputation de Claude Plourde le précède. Il n’est pas minutieux dans ses démarches. Il se contredit à tout moment et il ne maîtrise clairement pas la technologie qu’il veut implanter dans la province», martèle l’ancienne résidente de Saint-Basile. «On veut bien que l’économie roule dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick et que des emplois soient créés, mais on ne veut pas risquer tout à n’importe quel prix, surtout pas pour cinq petites jobs», d’ajouter Mireille Doiron. - SL