L’équité salariale maintenant!
Frances LeBlanc (Moncton) Présidente de la Coalition pour l’équité salariale du N.-B.
Il est temps d’adopter une loi pour assurer l’équité salariale dans le secteur privé au Nouveau-Brunswick!
Chez nous, sept travailleuses néo-brunswickoises sur dix travaillent dans le secteur privé. Plusieurs occupent des emplois qu’on dit «à prédominance féminine» – c’est-à-dire des emplois faits surtout par des femmes. Un certain pourcentage d’hommes aussi.
La province a déjà fait du travail important dans le secteur public grâce à la Loi de 2009 sur l’équité salariale. En fait, presque toute la fonction publique et les sociétés de la Couronne éligibles ont fait une analyse d’équité salariale. Ainsi, nous avons appris que certains emplois avaient pratiquement déjà atteint l’équité salariale. Mais nous avons aussi appris que d’autres avaient besoin d’un rattrapage d’environ 5$ l’heure!
L’équité salariale – un salaire égal pour un travail de valeur égale – c’est un droit fondamental de la personne. La Cour suprême du Canada l’a confirmé cette année. Sous-payer les emplois à prédominance féminine est une forme de discrimination systémique. En d’autres mots, nos systèmes de paye traînent avec eux de vieux préjugés. Ils sont parfois sexistes. Une loi assurerait que les employeurs évaluent leur système de paye pour corriger cette injustice.
Cependant, même si l’équité salariale est un droit, les gouvernements provinciaux hésitent à légiférer dans le secteur privé. Ils encouragent depuis longtemps les mesures volontaires. Mais après presque deux décennies, il faut bien constater que ça ne fonctionne pas.
Avec la Loi de 2009, le gouvernement a développé son expertise. Il a produit des ressources. Et surtout il a réussi à améliorer l’équité salariale dans la fonction publique. Il sera donc capable d’appuyer les employeurs pour mettre en oeuvre l’équité salariale dans le secteur privé.
Sans loi, les personnes qui occupent des emplois à prédominance féminine dans le secteur privé perdent. Elles perdent une part de salaire qui devrait leur revenir. Elles perdent des occasions de poursuivre leur éducation, d’établir une famille, de s’assurer une retraite plus confortable et sans pauvreté.
Et elles le savent… Elles le disent: «On n’est pas assez payées pour le travail qu’on fait et on est presque toutes des femmes». Elles veulent enfin que la valeur de leur travail soit reconnue. Elles veulent aussi améliorer leur situation économique. Elles s’attendent à ce que les dirigeants politiques mettent en place une loi pour que leur droit à l’équité salariale soit respecté dans le secteur privé comme dans le secteur public.
Tous les partis politiques devraient s’y engager. C’est leur responsabilité.
Qu’attendent-ils? Il est temps maintenant, Nouveau-Brunswick!