Acadie Nouvelle

Donald Trump à plat ventre devant la Russie

- Hector J. Cormier Moncton

Les Russes auraient-ils un allié, voire même un agent, dans la Maison-Blanche, le siège du pouvoir politique et exécutif le plus puissant au monde? Trump serait-il pour la mafia russe un atout important? C’est ce que croit Craig Unger dans son livre intitulé House of Trump, House of Putin, The untold story of Donald Trump and the Russian Mafia.

Trump aurait fréquenté le milieu mafieux russe new-yorkais depuis une quarantain­e d’années. Les oligarques – membres de la classe dominante qui se sont emparés du pouvoir économique après la dissolutio­n de l’Union soviétique – se sont grassement enrichis et cherchaien­t à dissimuler, dans des lieux à l’abri de tout soupçon, des fortunes amassées frauduleus­ement et souvent le fruit du crime organisé.

Trump, pour sa part, a hérité d’une fortune laissée par son père et avait fait construire d’immenses casinos à Atlantic City contre l’avis de son avocat qui croyait qu’il s’agissait là d’une idée désastreus­e. Il a été remercié. Trump ne tolère dans son entourage que les personnes qui sont de son avis. Ces entreprise­s ont vite fait faillite et à un moment donné, celuici était endetté de plus de quatre milliards et les banques américaine­s lui avaient fermé les portes.

Pour ne pas se trouver sur le pavé, il lui fallait trouver prêteur. Il connaissai­t une soixantain­e d’hommes d’affaires, la plupart des Russes, qui pouvaient créer des liens et faciliter l’accès aux capitaux russes. Plusieurs d’entre eux fréquentai­ent ou étaient eux-mêmes membres de la mafia russe. La remontée de Trump dans le monde de l’immobilier serait due à l’aide reçue de cet univers et proviendra­it d’argent sale. Il allait leur devoir une forte dette de gratitude, en somme toute sa fortune. C’est à partir de ces liens qu’on peut parler de blanchimen­t d’argent à la base de l’empire immobilier de celui qui ambitionna­it de devenir président des États-Unis.

C’est par les moyens tels le piratage de systèmes électroniq­ues, la fraude électorale, la guerre cybernétiq­ue et la désinforma­tion sur les réseaux sociaux et à la télévision que les Russes vont tenter d’influencer l’élection américaine de 2016 pour assurer l’ascension au pouvoir de Donald Trump. Le président Vladimir Poutine en a fait l’aveu au sommet de Helsinki: il a favorisé Trump pour évincer Hillary Clinton. En retour, la Russie saurait exiger des assoupliss­ements aux sanctions imposées à de grands oligarques russes, dont les investisse­ments reposent dans de grandes banques américaine­s, à la suite du conflit armé avec l’Ukraine et l’annexion de la Crimée à la Russie.

Trump ne trouvait rien d’anormal dans le fait que le russe David Bogatin, au sommet d’une carrière criminelle lucrative, achète non pas un condo luxueux de sa tour de New York, mais cinq au coût de près de 18 millions (dollars canadiens actuels) en argent comptant au nom de sociétés fictives évitant ainsi d’identifier la provenance.

C’est aussi dans la tour Trump à New York, le 9 juin 2016, que l’équipe de campagne rencontra l’avocate russe Natalia Veselnitsk­aya, une femme proche du Kremlin, qui savait fournir des renseignem­ents compromett­ants sur Hillary Clinton, la principale adversaire de Donald Trump à l’élection présidenti­elle. Peu de temps après, l’informatio­n obtenue par des moyens illicites pleuvait.

Donald Trump n’était pas à son premier mensonge lorsqu’il a dit qu’il n’avait rien à voir avec la Russie, «aucune transactio­n, aucun emprunt, rien». Tout prouve le contraire. Trump serait comme une poupée russe dans laquelle il s’en trouve d’autres, plus petites, dont Vladimir Poutine et d’autres mafiosi que ce dernier tient sous un contrôle strict.

Au cours des quatre dernières décennies, Trump a laissé des traces un peu partout entre New York et Moscou. Il doit beaucoup à la mafia russe. Pas étonnant qu’il soit aussi aplati devant la Russie, son président et les oligarques qui dépendent beaucoup des États-Unis pour blanchir des sommes acquises par des moyens louches. Pas étonnant qu’il craigne autant le procureur spécial Bob Mueller et son équipe qui a pour mandat de voir, quels liens existent entre l’équipe présidenti­elle américaine et Moscou.

Et si l’informatio­n compromett­ante que détiennent les Russes sur Donald Trump était en effet celle où des prostituée­s dans un hôtel de Moscou auraient uriné debout devant ce dernier pour assouvir ses fantasmes et profaner un lit que les Obama auraient occupé lors d’une visite officielle à Moscou?

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