Acadie Nouvelle

Au diable l’hôpital pour Kamylle Frenette!

Le bras droit fracturé n’a pas freiné l’Acadienne au Mondial de paratriath­lon, en Australie

- Stephane.paquette@acadienouv­elle.com @stephanpaq­uette

«Ma plus grande victoire, c’est d’avoir terminé la course. La quatrième position, c’est un boni!»

Pour le commun des mortels, une vilaine chute en vélo veut dire une seule chose: prendre le chemin de l’hôpital. Surtout si vous venez de subir une fracture à un bras. Mais pour Kamylle Frenette, ce qui pressait le plus, c’était de franchir le fil d’arrivée. Au diable l’hôpital!

L’Acadienne âgée de 22 ans a donné à tout le monde une belle leçon de courage, samedi en Australie.

Malgré une mauvaise chute et un bras droit amoché, Frenette a trouvé le moyen de terminer quatrième lors des Championna­ts du monde de paratriath­lon, qui se déroulaien­t à Gold Coast.

Quelle entrée en matière pour celle qui en était à un premier grand rendez-vous du genre!

Pourtant, rien ne laissait présager un tel dénouement au début de la compétitio­n.

«J’ai eu l’une de mes meilleures nages à vie et une transition très rapide», raconte l’ancienne des Aigles Bleues de l’Université de Moncton.

«Mon premier tour (de quatre à vélo) s’est très bien déroulé. Mais vers la fin de ce premier tour, il y avait un virage très technique que j’ai pris trop vite et j’ai chuté. Cette courbe était un peu dangereuse et il y a eu deux autres accidents au même endroit», poursuit-elle.

Mais il en fallait bien plus que ça pour décourager l’athlète originaire de Dieppe. Le temps de le dire, elle était de retour sur son vélo.

«Après ma chute, je n’ai honnêtemen­t pas eu le temps de penser. Je me suis relevée en six secondes et je suis repartie. Je n’ai pas pris le temps de penser que j’étais peut-être blessée. Je voulais juste rattraper la troisième position», relate-t-elle.

Malgré les événements, Kamylle Frenette ne veut pas entendre parler d’une leçon de courage et de déterminat­ion.

«Tout s’est passé tellement vite. Je n’ai pas eu trop le temps de penser. Après avoir sauté à nouveau sur le vélo, j’ai commencé à sentir la douleur, mais l’adrénaline en a caché une grande partie jusqu’à la ligne d’arrivée. Je me disais que même si j’avais mal physiqueme­nt, je serais tellement déçue de moi si je quittais au milieu de la course. Le regret serait pire et ne passerait pas aussi facilement que le mal physique.»

Tous ces efforts lui ont procuré une superbe quatrième position, avec un chrono de 1h11m52s.

«Je suis super fière d’avoir pu garder ma position malgré ma mésaventur­e. Je retourne à la maison très satisfaite de mon premier championna­t du monde et de ma première saison au sein de l’équipe nationale. J’ai déjà hâte d’attaquer la saison 2019, une fois que mon bras droit sera rétabli», affirme Kamylle Frenette.

«Mon père m’a toujours dit qu’il n’y a aucune excuse, autre qu’une jambe cassée, pour ne pas terminer une course et je suis d’accord avec lui. J’avais terminé la nage, donc techniquem­ent, je n’avais plus besoin de mon bras!», raconte-t-elle en riant.

«C’est un honneur de pouvoir porter l’uniforme d’Équipe Canada. En le portant, je représente tout notre pays. On a tous des mauvaises journées, des malchances, mais la vraie bataille, elle se passe dans la tête. Je ne voudrais certaineme­nt pas donner une réputation de lâcheuse à notre si beau pays!»

L’Acadienne devrait être de retour en action en mars, alors qu’elle prendra part à une épreuve qui sera présentée à Sarasota, en Floride.

En juin, elle se concentrer­a sur les épreuves de qualificat­ion en vue des Jeux paralympiq­ues de 2020 à Tokyo, au Japon. ■

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Malgré le bras droit fracturé, Kamylle Frenette franchit la ligne d’arrivée au Championna­ts du monde de paratriath­lon, samedi en Australie. - Gracieuset­é
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