LE MYSTÈRE PLANE AU QUAI DE NÉGUAC
Qui? Pourquoi? Deux questions fort simples. Mais les réponses seront difficiles à trouver en lien avec les trois bateaux de pêche vandalisés au quai de Néguac, dans la nuit de vendredi à samedi. Seule quasicertitude, il s’agirait d’un incident isolé, selon la GRC.
Autre chose certaine, le ou les individus responsables de ces dommages savaient très bien ce qu’ils faisaient, soutient le sergent Marc Beaupré, du détachement de Tracadie.
Les premiers éléments de l’enquête laissent entendre que les actes se sont passés en seulement quelques minutes, entre la fin du quart de nuit du surveillant du quai, à 3h, et le lever du jour, vers 5h30.
Les trois navires ciblés appartenaient à des pêcheurs de la Première Nation d’Esgenoôpetitj.
«Soit les bateaux ont été vandalisés simultanément, ce qui supposerait l’action de plusieurs personnes, soit ils l’ont été un après l’autre, ce qui pourrait être l’affaire d’un individu.»
Le Big Buddy, qui est la propriété de Buddy Dedam, a apparemment été le premier navire touché. Il a coulé près du quai, à une quinzaine de pieds de profondeur. Seuls le toit et l’antenne étaient visibles. Il est considéré comme une perte complète d’une valeur pouvant atteindre 300 000$.
Les deux autres embarcations côtières - Le Copain, appartenant à Curtis Bartibogue, et l’Angie S., aussi à Dedam - avaient de l’eau dans la cale et étaient submergées à moitié.
Leurs dommages combinés sont évalués à 60 000$.
Lundi matin, lors du passage de l’Acadie Nouvelle, seul l’Angie S. était encore à l’eau.
Trois enquêteurs de l’Unité de la réduction de la criminalité travaillent à temps plein sur ce dossier depuis samedi matin.
La GRC privilégie deux hypothèses pour l’instant, soit un geste de la communauté des pêcheurs côtiers non autochtones contre les homardiers autochtones qui ne respecteraient pas les règles locales ou encore un acte posé par les propriétaires des navires afin de toucher des primes d’assurance.
Le Big Buddy avait été impliqué dans un sauvetage d’urgence de la GRC et des Forces maritimes de l’Atlantique non loin de Néguac au printemps 2017.
Un hélicoptère Cormoran avait pu extirper les trois occupants du navire échoué sur un banc de sable dans la baie de Miramichi.
Selon le sergent Marc Beaupré, la possibilité que ce soit des membres de la Première Nation d’Esgenoôpetitj qui auraient voulu punir leurs pêcheurs parce qu’ils ne respectaient pas les règles a été mise de côté.
«Les victimes seront considérées comme suspectes tant que l’enquête n’aura pas permis de déterminer ce qui s’est passé. C’est pourquoi nous demandons l’aide de la population», a avisé l’agent de la paix.
Cependant, trouver le ou les responsables pourrait s’avérer compliqué. L’eau salée et la saleté des salles de moteur rendent la tâche des enquêteurs difficile. De plus, les caméras de surveillance au quai de Néguac sont hors service depuis le verglas de janvier 2017. ■
«Celui ou ceux qui ont causé ça savait ce qu’ils faisaient. Il savait où aller dans la cale du moteur et couper le conduit hydraulique menant à la pompe submersible. Et ça s’est fait très vite, en seulement quelques minutes: un couvercle à lever, entrer dans la salle du moteur, couper un tuyau et repartir», a expliqué le policier.